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 Le chemin des souvenirs

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MessageSujet: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Ven 28 Fév - 16:38

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Une fois Umar et son alliée disparues, Emy accompagnée de Myla s'en retournèrent jusqu'au corps sans vie du petit William. Encore choquée par ce qu'il venait de se passer, l'Impure pressa l'enfant contre son giron afin de le déposer dans un endroit qu'elle jugeait plus digne. La fatigue la terrassait, et en attendant d'en savoir plus sur les survivants, elle préféra ne pas le mettre en terre. Selon Emy, même si elle réprimait cette pensée, ce dernier hommage en revenait à sa famille. Oubliant momentanément Thrilie laissée dans sa maison inondée et éventrée, l'Impure s'endormit lovée contre Myla. La guerrière s'en voulait de n'être parvenue à le sauver, aussi se promit-elle de revenir dans cette contrée une fois qu'elle en aura terminé avec Zanérim. Bien qu'elle ignorait encore ce qu'elle fera, elle demeurait certaine que sa présence ne sera point de trop. La nuit fut ponctuée par le retour de la rôdeuse qui finit par perdre la trace du monstre qui avait clos le combat contre la Démone. Son visage s'attrista à la vue de William, une expression devant laquelle Myla s'excusa. Silencieuse, Erinaë finit par se pencher afin d'écarter une mèche qui masquait les traits d'Emy. En séchant, ses larmes avaient coller ses cheveux à sa peau, et malgré ce geste, l'Impure demeurait dans les bras de Sinah. Puis, sans même avoir ouvert la bouche, elle s'évanouit dans la pénombre.

En milieu de matinée, Emy finit par émerger. Myla se tenait toujours auprès d'elle, et manifestement, elle n'avait pas fermé l'oeil de la nuit. L'eau s'était retirée, et les quelques personnes qui s'étaient terrées dans leur cave, déambulaient à présent au milieu des gravas encore fumants. Plusieurs corps avaient été aligné dans les ruines du bourg, mais d'autres ne cessaient d'agrandir cette macabre collection... Instinctivement Emy se retourna, et put ainsi constater que William n'avait pas été déplacé. Bien qu'elle connaissait tous ces gens, cela lui aurait fendu le coeur de voir son compagnon de jeu associé à ce génocide. Quand bien même c'était le cas, l'Impure refusait de tout regrouper. Par ailleurs, elle ne se doutait point qu'autant de braves villageois avaient pu perdre la vie... D'après ses souvenirs, Thrilie les avait sauvé d'un brasier qui, à coup sûr, les aurait tous tué. D'où provenaient donc ces morts puisque le miracle avait opéré ? Emy apprendra un peu plus tard que l'impact entre le mur aqueux et la déferlante de flammes avait été d'une violence inouïe. La foule en panique fut en grande partie assommée par l'onde de choc, puis noyée par les eaux lorsqu'elles eurent recouvert les terres... Ce fut d'ailleurs à ce moment que l'Impure songea à se rendre au chevet de Thrilie. Toujours affalée sur le lit, Emy se précipita vers elle tout en se prenant les pieds dans les innombrables objets qui jonchaient le sol.

L'état précaire de l'Elfe provoqua chez elle une crise d'angoisse agrémentée de quelques secousses. À tel point que Myla dut intervenir pour la calmer. Interloqué par le remous de la terre, Lynan, un prêtre de Loominëi itinérant, se rendit jusqu'à la porte de la maison de l'Impure. Lorsqu'il aperçut Emy, une curieuse impression de déjà vu le submergea alors. L'appel au secours de cette dernière l'arracha toutefois à cette sensation. Aussi, sans se faire prier, il examina l'infortunée pour laquelle le regard de l'être aux grandes oreilles se faisait suppliant. Il nota dans un premier temps une anomalie au niveau de son cou, mais en s'y attardant avec d'avantage de minutie, il lui découvrit une rupture des cervicales ! Emy affirma que ce n'était pas possible, elle l'avait vu marcher jusqu'à sa couche. Pareille blessure l'en aurait privé ! Lynan était pourtant catégorique, et le fait qu'elle ait pu se déplacer par elle-même ne relevait en rien d'une preuve. Il n'était pas rare de se fêler un os, et de le transformer en fracture par un simple changement de position. C'est ce qui se produisit pour Thrilie après qu'elle eut encaissé la collision entre feu et eau. Lorsqu'elle se laissa tomber sur le lit, sa nuque fragilisée se brisa pour de bon...

Fort heureusement, avant que Emy ne se laisse épouvanter plus avant, le fidèle de Loominëi assura être en mesure de la guérir. Insufflant la lumière de sa Déesse dans la zone meurtrie de l'Elfe, Lynan parvint à restaurer ses cervicales. Et bien qu'elle était désormais hors de danger, il lui faudra du temps pour recouvrer ses forces. Une nouvelle qui fit sauter Emy au cou du prêtre, lequel trébucha emporté par son élan. Affaibli après l'énergie qu'il dut sacrifier pour cette opération, Lynan s'excusa de ne pouvoir rester, mais d'autres blessés l'attendaient... Désormais seule avec Myla auprès de Thrilie, l'Impure veilla sur cette dernière jusqu'à ce qu'elle finisse par ouvrir les yeux. Lorsque sa conscience fut de nouveau sienne, l'Elfe demeura hagarde une poignée de secondes. Emy lui conta alors les événements de la nuit en plus de la blessure qu'elle s'était infligée, et que malgré la guérison dont elle fut la bénéficiaire, elle demeurerait faible pour un temps qu'elle ne pouvait estimer. Machinalement, Thrilie se frotta la nuque, et même si ce ne fut qu'effleurement, une vive douleur lui électrisa l'échine, confirmant ainsi les dires d'Emy.

Le soir venu, la plupart des habitants qui avaient fuis vers la grande plaine, firent leur retour. Ce fut donc sous l'ambiance tamisée du crépuscule que Higor découvrit les corps sans vie de sa femme et de son fils. Emy lui présenta ses condoléances à sa façon, alors que de son côté, Erinaë se retenait de ne pas lui infliger la rouste de sa vie. Ce lâche avait purement et simplement, abandonné les siens à la mort ! Jamais elle ne pourra lui pardonner un acte aussi odieux. Toutefois, ne souhaitant pas rajouter au malheur qui s'était abattu sur la paisible petite bourgade, la rôdeuse étouffa sa fureur dans l'oeuf en présidant les funérailles. En raison des animaux sauvages peuplant la région, la coutume était d'incinérer les dépouilles. Un immense bûcher fut donc ériger avec ce qu'il restait des bâtisses qui ne pouvaient être reconstruites. Bien qu'elle fut présente lors de la glorification des disparus, Emy s'éclipsa au moment où les flammes parurent. Myla lui emboîta le pas, puis s'en retournèrent auprès de Thrilie qui avait été laissée à la solitude de sa maison. L'Elfe pouvait bouger les mains et les pieds, mais la connexion entre son cerveau et ses muscles n'allait pas au-delà. Lynan était formel, elle allait devoir se montrer douce et patiente le temps que le flux se rétablisse. Elle avait quand même passé une bonne partie de la nuit dans un état proche de la mort, ce repos forcé était bien peu de chose comparé à l'infirmité dont elle aurait pu être la victime.

Au lendemain, Emy aidée de Myla, s'attelèrent à la restauration de sa demeure. C'était du bricolage, mais cela devrait lui permettre de rester debout le temps de son absence. De plus, soucieuse de ces petits amis, l'Impure fit don de sa maison à Lynan afin que celui-ci puisse veiller au prompt rétablissement de ces pauvres âmes ayant perdu leur parent durant la catastrophe. Le prêtre salua sa grandeur d'âme et jura de faire tout ce qui était en son pouvoir pour faire honneur à sa requête. Et bien que Thrilie insistait pour partir ce jour là, Emy demeura intraitable ! La jugeant encore trop fragile malgré l'accord de Lynan quant au fait qu'elle pouvait voyager. Elle préféra repousser leur départ jusqu'à demain à l'aube. L'Elfe bougonna mais se montra compréhensive, surtout qu'elle ne pouvait se déplacer sans assistance. La nuit fut tumultueuse pour l'Impure, le visage livide de William n'avait de cesse de la hanter, et chaque fois qu'il se matérialisait dans ses songes, c'était en proie à des sueurs froides qu'elle se réveillait... Emy ne comptait plus les fois où elle fondit en larmes à son souvenir, tantôt sur son oreiller, tantôt dans les bras de Myla qui faisait de son mieux pour la réconforter. La guerrière se montrait d'une sensibilité surprenante face au désarroi d'Emy, peut-être était-ce dû au fait qu'elle n'avait pu le sauver... Quoi qu'il en était, son épaule fut un véritable pilier sur lequel elle put se raccrocher.

La douce voix de la petite Dame, et l'apparente forme de Thrilie permirent à Emy de quitter son village le coeur moins lourd. L'Impure en profita même pour remercier et saluer Erinaë avant de se mettre en route. Etant donné les récents événements, les gens et autres marchands avaient cessé d'arpenter la région. Emy et sa suite durent donc entamer leur voyage à pieds. L'Elfe qui peinait encore à s'asseoir sans parler du fait de tenir sur ses jambes, reposait sur le dos de Myla. Quant à l'Impure, elle ouvrit la marche. Elle connaissait bien la forêt qui menait jusqu'à la grande plaine, elle crut également entendre les paroles d'Oracle lorsqu'elles passèrent non loin de la clairière où elle l'avait rencontré. Ce chemin des souvenirs prit cependant fin lorsque toutes trois sortirent des bois. Et bien que le périmètre faisait écho dans l'esprit d'Emy concernant sa première rencontre avec Myla, elle n'en dit rien et céda sa place à la guerrière en tête de peloton. La carte de Slive entre les mains, la petite rousse prit la direction des rocheuses.

Elles passèrent leur première nuit à la belle étoile nichées dans une gorge rocailleuse. Emy n'était pas du tout confiante, étant si proche et si loin de chez elle à la fois, elle eut beaucoup de mal à donner raison à Sinah. Thrilie quant à elle, s'écroula littéralement. Il fallait savoir que même si elle avait beaucoup de mal à en faire l'usage, la prêtresse essayait tant bien que mal d'avoir recours à ses facultés curatives pour mettre un terme à son statut de poids mort. Et enfin Myla, la brave et infatigable guerrière. Elle était toujours la dernière à s'endormir, et la première à se lever. Cela lui permettait aussi d'être constamment aux petits soins pour Emy qui peu à peu, se conciliait avec son Destin. Un fait qu'elle allait peut-être regretter, car au matin l'Impure s'osa à une question pour le moins... inattendue. Le regard pétillant, elle souhaitait prendre la relève pour ce qui était du transport de Thrilie. L'Elfe et Myla se regardèrent comme pour s'assurer qu'elles avaient bien entendu la même chose. Une réaction commune qui fit rougir l'Impure, mais qui, en dépit de la gène éprouvée, réitéra sa demande. Ne la prenant guère au sérieux, la petite Dame s'opposa à sa requête. Elle avait besoin qu'elle reste sur le qui-vive puisque dans cette situation, elle ne pouvait combattre. Or, en cas d'embuscade, il fallait qu'elle soit prévenue à temps afin qu'elle n'ait pas à jeter Thrilie dans les buissons.

D'ailleurs, en parlant de l'Elfe, elle parvenait désormais à se maintenir assise, allant même jusqu'à garder le dos droit. C'était encourageant, mais encore insuffisant pour refuser le verso de Myla. Le petit déjeuner fut vite avalé, mais l'ambiance s'était quelque peu ternie depuis le refus de la requête d'Emy. Pensant à tort que ça lui passerait, la guerrière se mit en route. L'Impure suivait mais traînait des pieds, chassant avec une rage contenue tous les cailloux qui se trouvait sur son chemin. Une heure passa, puis une seconde sans que l'humeur de cette dernière ne change... À chaque pierre qu'elle envoyait valser, Thrilie se retournait, et chaque fois la même expression lui était renvoyée ; un tirage de langue dans les règles de l'art. Tapotant alors l'épaule de Myla, elle lui chuchota qu'elle ne voyait aucune objection de la laisser souffler un peu, d'autant plus qu'Emy s'était portée volontaire. La guerrière affirma ne point ressentir la fatigue, qu'elle n'avait pas à se soucier de cela. Mais l'Elfe insista et souligna également le fait que son comportement actuel les mettait en danger. Et pour cause, l'Impure était tout, sauf en alerte ! Soupirant au devant de cette obsession qui échappait à sa logique, Myla finit par céder. Thrilie profita même de cette manoeuvre pour mettre ses jambes à l'épreuve.

Lorsque ses pieds touchèrent la roche, elle s'appuya un instant sur la petite rousse avant de finalement la lâcher. On aurait dit deux vieilles cannes sur le point de rompre tant elles tremblaient, mais elle parvint malgré tout à rester debout. Bien sûr, cela ne pouvait pas durer, aussi, lorgnant Emy d'un regard malicieux, Thrilie fit comprendre à cette dernière que son tour était venu. Seulement, l'Impure prenait également en compte l'avis de Myla, laquelle finira par donner son accord en voyant l'Elfe chanceler dangereusement. Manquant alors de faire une overdose d'euphorie, Emy sauta au cou de l'Aralsia, qui pour le coup, ne la vit pas venir ! Transmettant sa joie dans son étreinte, elle ira même jusqu'à endolorir la nuque de la guerrière. Puis, sans plus attendre, elle s'approcha de Thrilie depuis son profil. La pauvre, elle menaçait de s'effondrer à la moindre brise. À partir de là, l'Impure s'adonna à son singulier loisir. Passant un bras dans le dos l'Elfe qui se fourvoyait en s'imaginant sur son dos, Emy la souleva littéralement après qu'elle eut passé l'autre sous ses genoux encore branlants. Elle ajusta sa prise, ria, puis tourna sur elle-même ! Myla, consternée, observait la scène sans être capable d'y associer une phrase pour la décrire. Ce fut sur ces entrefaites que l'Impure s'avança vers elle afin de démontrer qu'elle aussi était capable de faire preuve d'une force étonnante. Et pour appuyer ses propos, Emy démontra son galbe le plus fier en affichant tour à tour ses muscles durcis par l'effort juste sous son nez. Thrilie se mit tout-à-coup à pleurer de rire, la tête de Myla à ce moment était tout simplement légendaire !

Laissant la petite Dame sur place, l'Impure se remit en route plus fringante que jamais ! L'Elfe eut beaucoup de mal à calmer son hilarité, laquelle reprenait aussitôt lorsqu'elle regardait par dessus l'épaule d'Emy et voyait la guerrière immobile, complètement avachie. Thrilie exploita d'ailleurs cet isolement pour confier à sa porteuse qu'elle aussi partageait cet engouement. Elle ignorait pourquoi, mais c'était ainsi... Puis, au plus profond d'elle-même, la prêtresse s'interrogea sur cette curieuse similitude. Se seraient-elles rencontrées dans leur jeune âge ? Ou mieux, partageraient-elles les mêmes racines ? Impossible d'élaborer une théorie sur une anecdote aussi égarée que celle-ci. Mais la question flottait désormais... et elle n'était pas prête de la déserter. Myla finit toutefois par les rattraper, sa réaction un tantinet apathique survint lors de la démonstration d'Emy, à savoir que d'étranges souvenirs qui n'appartenaient pas à cette vie lui revinrent subitement. Des images qui représentaient plus ou moins les mêmes choses, sauf qu'elle se trouvait à la place de Thrilie. Quant à ce côté ostentatoire sur "voyez ce que je sais faire", cette chronique clandestine le lui conta également. C'était... curieux comme sensation, mais la scène qui lui paraissait alors se déroulait comme ceci : Emy se tenait face à elle, assise en tailleur, elle lui confia l'avoir transporter jusqu'à ce lieu. Qu'elle admirait la force dont faisait preuve la guerrière, et qu'elle aimerait posséder les mêmes attributs. Comme pour se convaincre d'un tort qu'elle était seule à croire, l'Impure banda ses muscles sous ses yeux, puis lui demanda si c'était aussi piètre qu'elle l'imaginait. Ne comprenant guère cette manière de voir les choses, Myla donna suite à ses attentes, et assura à Emy qu'elle n'avait rien à envier aux personnes gâtées par la nature. Toute fière, le cours de leur aventure put reprendre. Peut-être souffrait-elle d'un complexe d'infériorité, ou peut-être avait-elle simplement besoin que l'on croie en elle.

Thrilie se sentait bien ainsi, elle ne le ferait point savoir à Myla, mais elle était plus confortable installée de la sorte. Hélas, ce luxe réclamait aussi d'avantage d'efforts, et si dans les quinze premières minutes Emy assurait ne même pas ressentir son poids, son discours se mua peu à peu en un mutisme parsemé de grimaces. Agrippant alors son bras qui s'apparentait à un morceau de bois, l'Elfe lui souffla qu'elle était admirative, mais que désormais elle pouvait se décharger. Il lui fallut bien dix minutes supplémentaires pour finalement la rendre à Myla. Désormais satisfaite, la suite du voyage se passa dans le meilleur des mondes, et même si l'Aralsia s'interrogeait encore sur ce trait de caractère jugé alambiqué, elle préféra se concentrer sur cet autre vécu avec Emy...

Il leur fallut près de trois semaines avant de finalement atteindre le petit bois. Et pour cause, elles durent faire beaucoup de détours afin de s'épargner nombre d'ennuis. Jusqu'alors la chance fut plutôt mitigée, à savoir que même si les combats purent être évité, la météo ne se montra pas toujours clémente. Aussi, quand elles tombèrent sur une caravane qui faisait route jusqu'à Zanérim, Emy fut limite la première à demander un coup de pouce aux marchands. En bons vivants qu'ils étaient en dépit de la région traversée, ils acceptèrent. Malheureusement, en cours de chemin, alors qu'ils s'enfonçaient dans le désert, les commerçants et leur chargement se firent attaquer par une bande organisée. Ces racailles se faisaient appeler "Les charognards". Il s'agissait d'une tribu nomade aux tendances cannibales. Thrilie désormais entièrement refaite, n'hésita point à user de ses compétences pour chasser l'envahisseur de la première heure ! Myla ne se fit pas non plus prier en se jetant dans la mêlée. Les deux femmes impressionnèrent les marchands plus souvent victimes que conquérants. Quant à Emy, sujette au même trouble dont avait souffert l'Aralsia lorsqu'elle eut pris la relève pour Thrilie. Elle voyait présentement une petite Fée agonisante gisant sur le sol de sa maison, pendant qu'une silhouette dans la pénombre meurtrissait les côtes de la pauvre enfant. Une rage sans nom lui enserra alors le coeur, et tout comme cet étau, elle s'accrocha au cou de l'homme devant elle. Revivant la scène à son identique, l'Impure tua malgré elle un membre du gang des charognards en l'étranglant. Lorsque sa conscience lui revint, Emy peina à comprendre le déroulé des événements, mais elle finit par admettre que ses souvenirs perdus et son aventure actuelle étaient en train de former un tout...

L'Elfe s'assura de sa bonne santé pendant que Myla se chargeait de faire détaler les quelques survivants. Par ailleurs, à son retour, la guerrière fut accueilli dans la liesse par les marchands. Grâce à ces étrangères, la caravane parviendra jusqu'à Zanérim avec l'ensemble de son chargement, ce qui était idéal pour les affaires. Aussi, lorsqu'ils parvinrent devant l'enceinte quelques jours plus tard, les hommes firent une offrande pour chacune d'entre elle. Une dague et son étui de grande qualité pour Emy, une bague d'amplification pour Thrilie, et pour leur héroïne, ce fut une hachette enchantée qui avait pour particularité de revenir à la main de son porteur chaque fois que celui-ci la jetait. L'Elfe s'osa toutefois à demander pourquoi une arme blanche pour Emy, l'homme avec un dent en or lui répondit alors l'avoir vu s’entraîner avec Myla, et que ça lui faisait mal au coeur de la savoir avec un canif aussi pathétique. Selon lui, elle aussi avait droit à ce qui se faisait de mieux. Souriant à cette attention, les jeunes femmes se préparaient dès lors à franchir le monde de Slive...


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Emy
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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Dim 22 Mar - 14:49

Quel cauchemar... Une fois la menace sur mon village éloignée, il fallut s'occuper de ce qui en restait. Je ne pensais qu'aux cadavres que je voyais ici et là, et je me précipitais vers le corps de William. Mon petit ami, si jeune, si doux... je le serrais fort contre moi comme si cela pouvait me le ramener. Néanmoins il était bel et bien parti. Alors, je ne pus que le déplacer, ne pouvant me résoudre à laisser son corps ici, je ne pouvais pas non plus lui rendre hommage, car cela revenait à sa famille. Une fois le corps de l'enfant en sécurité, je finis par m'endormir dans les bras de Myla. Trop épuisée pour parler, j'avais pleuré encore et encore avant de tomber dans les bras de Sinah. Mon sommeil fut teinté de mauvais rêves, et alors que je m'éveillais, j'eus l'impression qu'il ne s'était passé que quelques minutes. Pourtant je savais qu'il n'en était rien. Myla était là, à mes cotés. Et à l'observer je pus deviner qu'elle n'avait pas fermé l’œil. Ne me laissant pas aller, j'observais les alentours. Pourquoi tant de morts, alors que Thrilie avait sauvé le village des flammes ?

THRILIE ! Me relevant soudainement, je filais jusque chez moi, manquant de m'étaler sur tout ce qui traînait, dans ma chambre. L'elfe était dans un tel état que je fus prise d'une violente panique. Myla dut même m'aider à me calmer, sans quoi nous aurions fait face à une autre catastrophe. La terre trembla, mais je finis par reprendre assez de contenance pour contrôler mes pouvoirs. Lynan, ce prêtre si gentil, s'en vint examiner Thrilie. Lorsqu'il annonça son verdict, je le démentis. Je l'avais vu marcher jusque là et s’effondrer sur ce lit ! Il affirma heureusement de suite qu'il était en mesure de venir en aide à l'elfe. Je pu enfin respirer et écouter ses explications. Il opéra ses soins et fut en mesure de nous dire qu'il faudrait du temps, mais que l'elfe s'en remettrait. Je lui sautais alors au cou, lui répétant une infinie de "merci" et le pauvre manqua de tomber. Une fois Lynan parti, nous étions une fois de plus réunies toutes les trois. J'insistais pour veiller ma nouvelle amie, et ainsi lorsqu'elle se réveilla, je pus lui narrer tout ce qui s'était déroulé la veille.

Il fallut finalement enterrer William... avec sa maman d'ailleurs. Ce fut un moment affreux dont je préfère ne pas raconter les détails. Mon petit ami, est juste là, dans mon coeur à jamais. Le lendemain, alors que Thrilie avait ordre de se reposer, et se remettre, je fis mon maximum pour remettre ma maison en état. Avec Myla évidemment ! Certes c'était du bricolage, mais il était hors de question que je laisse cette demeure dans un tel état de crasse ! Et puis me défouler, travailler mes muscles, tout cela me fit beaucoup de bien. J'évacuais le stress, la fatigue , la colère et la tristesse. J'avais décidé que, puisque je devais m'en aller pour une durée indéterminée, ma maison reviendrait à Lynan et à mes pauvres petits amis qui se retrouvaient sans famille. Thrilie voulait partir le jour même. Je fis alors preuve d'une autorité qui ne m'étais pas naturelle. L'elfe eut beau bougonner, je fus intraitable sur ce point.

La nuit fut...compliquée. Très longue, peuplée de cauchemar dont seule Myla parvint à me sortir. Moi qui n'avait plus de famille depuis bien longtemps, je m'accrochais à ses bras solides qui cherchaient à me consoler. Il était surprenant de voir à quel point je m'attachais à cette petite dame. Grâce à elle, ainsi qu'à la forme plus ou moins remise de Thrilie, je pus quitter mon village sans trop de peine le lendemain. Une partie de moi restait ici, et je savais que je reviendrai sans nul doute dans ce village qui était le mien. Je guidais ainsi les premiers pas de notre voyage en direction de la contrée de Slive. Les routes étaient désertes. Nous étions à pied, Myla portant l'elfe sur son dos. La clairière me rappela... un souvenir pas si lointain. Je souris à cela et alors que nous quittâmes la forêt j'eus une sorte de flash... Je voyais Myla, en armure à cet endroit même. Je l'accompagnais gaiement. Je compris que cela devait concerner les souvenirs que la petite dame et moi avions en commun et que Thrilie avait essayé de nous re donner. Je n'en dis rien, profitant simplement de l'instant et laissa ma place en tête de convoi à Myla qui possédait la carte de Slive.

Peu assurée, encore perturbée par les récents événements, j'étais silencieuse, chose rare (et précieuse ?). Notre première nuit à la belle étoile fut encore teintée de doutes, et j'eus toutes les peines du monde à trouver Sinah. Néanmoins Myla était toujours là. Que ce soit d'une main sur mon épaule, d'une boisson au réveil, d'un sourire... Inépuisable. Elle me remontait le moral, me redonnait confiance et envie d'avancer. Elle n'aurait peut être pas du. En effet j'avais décidé de retrouver du positif et de profiter de ce voyage. Et je mourrais d'envie d'aider la petite dame, là où je le pouvais. Quoi de mieux que lui proposer de prendre un moment le relais en portant l'elfe ? Je sautillais limite l'impatience en posant la question. Leur réaction commune me fit rougir. Elles ne me prenaient pas au sérieux ! réitérant ma demande, je l'accompagnais de petits gestes de supplications.

- Allez, allez ! s'il vous plait ! juste un moment, je peux y arriver, je ferais ça bien promis !

Une vraie gamine. Sauf que j'eus droit à un nouveau refus. Résultat changement total d'attitude. Je boudais très sérieusement. Ras le bol d'être la petite impure qu'il fallait protéger, je voulais faire mes preuves ! Alors, décidant de bien montrer mon désarroi, je traînais les pieds, shootant tous les cailloux alentour. Je grommelais toute seule et si l'une des deux femmes me parlais, je les ignorais complètement. Thrilie n'arrêtait pas se retourner en voyant des pierres passer. Qu'à cela ne tienne, je lui tirais la langue autant de fois que nécessaire. Je voulais juste la porter un peu quoi ! c'était pas si dramatique si ? J'entendis des chuchotements. L'elfe avait du plaidé en ma faveur car finalement, j'eus gain de cause. Le regard malicieux de Thrilie était sans appel. Néanmoins, j'attendais l'aval de Myla. A celui ci, je me jetais sur elle, juste trop heureuse. Elle ne le vit pas venir ce qui rendit le geste encore meilleur. Et finalement... j'eus la demoiselle elfe dans les bras ! Ben oui dans le dos...c'était nul. je préférais comme ça. Euphorique, je riais et tournais sur moi même, quitte a passer pour folle au vu de tous. Je m'en fichais royalement. D'ailleurs je ne tardais pas à montrer ma force unique à la petite dame, juste sous son nez, avant de partir devant avec une Thrilie morte de rire entre mes bras.

Ce fut lors de ce moment privilégié que Thrilie m'accorda un secret... elle partageait ma joie et mon engouement pour cette activité particulière ! Quelle bonheur ! Bien sur, je me fichais du ridicule mais je ne pensais pas trouver un jour quelqu'un qui me comprenne là dessus. Je la remerciait, marchant gaiement, la tête sur un petit nuage. Bon... je du bien avouer que au bout de 20 bonnes minutes je commençais à grimacer. Il fallut toute la bonne volonté de l'elfe pour que je finisse par la rendre à Myla, après dix minutes de persuasion. Satisfaite de ma performance, et déterminée à dépasser ce "record", j'étais prête à cheminer de nouveau tranquillement, aux cotés de mes compagnes.

Le voyage fut long... et pas toujours facile. Je m'occupais en route, incapable de marcher sans discuter, ramasser une fleur, déplacer un petit animal coincé,... mais je commençais à en avoir un peu marre. Ainsi lorsqu'une caravane de marchands indiqua faire route jusque Zanérim, je fus la première à demander un coup de pouce. Après 3 semaines j'en avais le droit non ? Ils acceptèrent à ma grande joie. Hélas, notre chance légendaire nous rattrapa. Une petite bande décida de s'en prendre au contenu du chariot. Tout le monde se donna alors pour faire fuir les intrus. Sauf que... je n'étais plus là. J'étais chez moi, une petite fée agonisait sur mon plancher, une silhouette sombre s'en prenant à elle. Une rage qui m'était inconnue s'empara de moi. Je mélangeais souvenir et réalité, me jetant sur un homme qui finit étranglé de mes mains. Choquée, j'essayais de comprendre ce que je venais de vivre, alors que Thrilie s'assurait que j'allais bien. Myla avait finit de faire déguerpir le reste du groupe.

Nos actions avaient manifestement plu aux marchands puisque nous eûmes droit à un cadeau, une fois arrivés à Zanérim. Je reçu ainsi une magnifique dague dans son étui. J'en fus flattée, et remerciais prestement. Lorsque Thrilie demanda le pourquoi de cette arme pour moi, j’acquiesçais avec un grand sourire. C'était sur qu'avec un tel outil mes entraînements avec Myla allaient être encore meilleurs ! Accrochant l'étui à ma ceinture, nous quittâmes le groupe. Nous étions arrivées. Zanérim. Le pays de Slive, et du temps. Son médaillon était là, tout contre moi, dans la poche de ma robe. Je le pris, le sortit.

-Regardez Slive, je sais que vous avez retrouvé votre bien aimée. Quant à nous, nous voici arrivées dans votre contrée. Zanérim est juste devant nous. Je vais faire mon maximum pour tenir ma promesse.

Ces quelques mots, murmurés au vent, les yeux fermés, je les adressais à la forme que nous avions vu se détacher du corps de l'homme juste avant qu'il ne disparaisse à jamais. Je ne savais pas ce qui nous attendait, mais j'étais sure que nous allions au devant de l'inconnu. Sur les traces de cet homme qui nous avait adressé ses derniers mots. Je regardais mes deux compagnes de voyage, sincèrement heureuse de pouvoir être là, en leur compagnie.

- On y va ? Je me demande ce que nous allons découvrir....

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Sam 9 Mai - 1:00

L'enceinte se dressait fièrement devant elles, en l'observant, les trois femmes ne pouvaient que se sentir ridiculement petites tant la fortification en imposait. Pourtant, comme le soulignait Emy, il fallait bien avancer, ce fut donc Myla, comme cela avait pu être le cas tout au long de leur voyage, qui prit les devants. De son côté, Thrilie manqua de se rompre le cou de par son insistance à vouloir déceler la crête de la structure, ce fut d'ailleurs au cours de cette étude sur les plus hautes cimes de ce monde que sa nuque lui rappela au travers d'une vive douleur à la poigne électrique, quelle n'était pas encore complètement remise de sa blessure. N'en disant rien, la prêtresse oublia sa stupéfaction tout en se frottant discrètement la zone sensible. Et c'est alors qu'elle distingua Myla bloquée par une gigantesque grille. Un homme trapu escorté de deux gardes l'aborda alors. Une fois arrivée à son niveau, elle comprit rapidement que les hommes en présence n'étaient pas là pour trier les visiteurs sur le volet, mais bien pour établir avec elles une chose de tout à fait inhabituelle, et pourtant, pas si surprenante que ça si l'on se souvenait du pourquoi de leur visite...

Le chemin des souvenirs Fat10

Les caravanes marchandes, en tout point semblables à celle qui avait ramené ces jeunes aventurières, livraient leurs marchandises par le biais d'un réseau adjacent à celui-ci. Voilà pourquoi ces dernières se retrouvaient quelque peu seule face à l'immense Bob en poste ce jour là. Toutefois, bien que toute petite et svelte, la Dame aux cheveux roux n'en demeurait pas moins plus imposante que lui. Il ne saurait l'expliquer, et ne cherchera pas plus loin. Selon l'homme, les êtres de sa carrure étaient souvent plus concentrés en force et en conviction, que les géants déchirant la terre sous les coups de leur pas. Pour s'en convaincre, il n'y avait cas évoquer Shyrel, elle en était la représentation même !

- Bien le bonjour mesdames. S'annonça le gardien les deux mains imposées sur sa formidable bedaine. Tout d'abord, permettez-moi de vous souhaiter la bienvenue en Zanérim ! Seulement, si vous désirez y pénétrer, il va vous falloir ceci. Ajouta t-il en brandissant un cartouche identique à celui de Slive. Oh ! J'oublie les bonnes manières, voilà si longtemps que je n'ai eu le loisir d’accueillir des parures comme les vôtres entre nos murs. Je me nomme Bob Lawel, pour vous servir, mais... Coupa l'homme dans un léger ricanement. Appelez-moi Bob je vous prie. Combien de temps estimez-vous rester ? à moins bien entendu que vous ne souhaitiez vous établir durablement parmi nous, auquel cas, je vous ferai un prix.

Le chemin des souvenirs Myla10

Non pas quelle était contre un peu de chaleur humaine, mais Myla fut un tantinet agacée par ce goujat répondant à l'appellation de Bob. Après tous ces kilomètres parcourus avec pour finir un combat dans le désert, la petite Dame n'avait plus la même patience qu'à son départ des collines d'Umar. Or, ce genre de comportement était tout à fait le genre de chose dont elle pouvait aisément se passer ! Honnêtement, marcher, ne dormir que d'un oeil, faire des détours, ne plus en voir le bout, combattre, parce qu'il fallait bien que ça arrive... tout ça pour finir sur un vendeur de poisson ! On pouvait faire mieux comme réception, non ?

- Bob, j'ai bien conscience d'être dans le désert sous un soleil écrasant, aussi n'ai-je nul besoin que vous m’abreuviez de vos postillons ! Alors si cela est dans vos cordes, je vous remercie de faire silence.

Le chemin des souvenirs Dd10

Observant le déroulé de la scène depuis la gauche d'Emy, Thrilie réagit au quart de tour lorsqu'elle sentit, puis entendit Myla converser avec le bonhomme. Passant devant la guerrière, l'Elfe se posta juste devant Bob qui affichait déjà une mine outrée par les propos de la rouquine. Le pauvre, comment pouvait-il savoir que sa façon d'être serait inconvenante ? Après tout, elles ne connaissaient rien de leurs us et coutumes. La désinvolture déplaisait sans doute à la petite Dame, au moins autant que l'agressivité irritait profondément Thrilie. Ce fut pour cette raison qu'elle châtia Myla en la dégageant d'un coup de hanche ! Acte qui sera plus ou moins compris par cette dernière. Malheureusement pour elle, ce ne fut point le tout, puisque la prêtresse jugea bon d'enfoncer le clou par des propos fallacieux...

- Pardonnez mon amie Bob, là où d'autres bronzes, Myla pâlit... depuis, elle en tient tout le monde pour responsable ! À cette réplique sortie d'un autre âge, le gardien se dilata la rate tant son rire fut puissant.

- Vous avez le sens de la répartie ma bonne Dame, mais votre amie a raison, je parle trop. Aussi, après s'être tourné face à la petite rousse, il ajouta doucement : Je vous présente mes excuses Myla. Puis, revenant à sa position initiale, il reprit : Alors, que puis-je faire pour vous ?

- Nous souhaiterions entrer pour disons... Quelques secondes de réflexion furent nécessaires avant qu'elle ne puisse livrer sa réponse. Trois jours ? Finit-elle par lâcher sans être certaine que cela suffise pour honorer la promesse faite à Slive.

- Parfait, et avant que je ne me lance dans mes équations mathématiques, souhaitez-vous un cartouche pour toutes les trois, ou préférez-vous avoir chacun le vôtre ? Questionna t-il simplement. Voyant alors le visage décontenancé de chacune des filles, Bob s'expliqua enfin... C'est vrai, vous l'ignorez certainement, mais Zanérim est régit par le temps. Celui-ci est à la source de tout, il est à la fois la vie et la monnaie de notre monde. En tant que visiteuses pour une durée de trois jours, votre cartouche affichera neuf jours au compteur afin de couvrir vos dépenses tout au long de votre séjour, vous me suivez ?

En guise de réponse, Bob n'eut droit qu'à un non silencieux de la tête de la part de Thrilie, idem pour Myla lorsqu'il posa son regard sur elle... allait-il en être de même pour la troisième ?

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Dim 21 Juin - 9:55

Déjà que toutes trois n'étions pas bien grandes, mais face à cette immense enceinte, je me sentais minuscule. Heureusement ce fut Myla, comme souvent qui pris les devants. Je vis Thrilie observer la zone ce qui ne manqua pas de lui faire ressentir qu'elle n'était pas tout à fait remise de son aventure... Elle le cacha fort bien, se contentant de toucher discrètement la zone sensible. Décidant de ne point la déranger la dessus, je me tournais vers l'énorme grille qui faisait barrage à notre entrée en Zanérim. Apparemment, les caravanes de marchandises ne faisaient que transiter par un autre chemin, tandis que de notre coté nous fîmes face à un homme escorté par deux gardes.

Je fis mon possible pour ne pas le juger à son apparence, sachant fort bien que la mienne avait été trop souvent la cible d'insultes et autres commentaires. Il nous souhaita la bienvenue à Zanérim, avant de nous informer que, pour entrer, nous aurions besoin d'une de ces choses similaire à celui de Slive. Je ne pus réprimer un frisson de dégoût face à l'objet et ce qu'il représentait pour moi. Bob donc, ne me plaisait pas vraiment. Comment pouvait on imposer à tous de porter ça ? et pourquoi ?   Il avait tout d'un riche bourgeois de Nandis, habitué au faste, au blabla d'un politicien, et à la richesse. Ce qui ne manqua pas d'agacer la petite dame rousse de notre convoi qui le lui fit savoir sans détour. Un petit sourire éclaira mon visage à ses paroles franches. Il était vrai qu'après notre voyage, nous manquions cruellement de sommeil, de quiétude et donc de patience.

Heureusement pour Bob, nous avions l'opposé de Myla concernant les bonnes manières en la personne de Thrilie. Elle devança la guerrière pour essayer de rattraper les paroles de la petite dame devant l'air profondément outré de notre interlocuteur. Elle eut même droit à un coup de hanches pour la faire reculer. Pour ma part j'étais partagée entre l'inquiétude et une bonne envie de rire devant le comique de la scène. L'elfe ne fit qu'enfoncer le clou pour la pauvre petite dame et notre homme partit d'un rire avant de s'excuser auprès de Myla. Il remonta un peu dans mon estime pour le coup. Enfin il se lança dans des explications sur le pourquoi du comment du temps et de combien il nous en serait octroyé. A cela je tournais la tête vers mes compagnes de voyage et y remarquait le même désarroi que chez moi. Au moins je me sentais moins seule dans ma stupidité. Cependant au vu du regard que Bob me lançait à présent, il espérait que j'avais compris ses dires. Ce à quoi dans un sourire et m'avançant  au devant de Thrilie, je répondis.

-Je m'excuse Monsieur Lawel, mais nous sommes vraiment étrangères à vos façons de faire et je crains que nous ayons besoin de plus d'informations. Je suis Emy, et voici Thrilie, ainsi que Myla dont vous avez déjà fait la connaissance. Il me semblait que se présenter était respectueux et logique en pareille circonstance. Puis débattant intérieurement des questions à poser, je continuais. Pourquoi de tels cartouches pour les visiteurs ? Que se passerait il si nous restions davantage que le temps que vous allez nous donner ? De plus je n'ai pas saisi l'avantage ou non d'avoir chacun le sien. Puis après un court moment de réflexion je finis En fait, si vous en avez le temps, je crois que nous aimerions en savoir plus sur cette affaire de temps qui régit votre contrée afin de prendre la meilleure décision concernant notre entrée.

Je comprenais bien que, au grand désespoir de Myla, cela demandait plus que quelques secondes de palabres. A vrai dire moi même n'en avais aucune envie, mais je ne me sentais pas de nous lancer en Zanérim sans comprendre ce qui nous y attendais. Ce serait, de mon avis, comme suicidaire surtout si je repensais à Slive. Or comme nous étions apparemment les seules à vouloir entrer pour le moment, Bob devait bien avoir un peu de temps à nous consacrer. Décidant d'enfoncer un peu plus le clou, je formulais une autre demande.

-Nous avons fait un très long voyage dans le but de découvrir Zanérim, aussi nous sommes vraiment fatiguées. Croyez vous que nous puissions discuter de cela dans un endroit disons... plus confortable que celui ci ? Nous sommes vraiment désireuses de connaitre cet endroit et ses habitants.

Je souriais comme à mon habitude. Je cachais sans aucun soucis l'excitation et l'inquiétude qui m'habitaient depuis notre arrivée. Il ne fallait pas se précipiter, j'avais une promesse à tenir et je ferais tout ce qui était en mon pouvoir pour y parvenir. Le léger poids que je ressentais dans ma poche en attestait. Je tournais la tête vers la petite dame, puis vers l'elfe, consciente que je venais de prendre une décision pour nous trois. Aussi j'espérais que ma requête ne serait pas de trop pour elles. Je détestais être celle qui menait le groupe, préférant de loin suivre le mouvement en général. Néanmoins je considérais aussi comme ma responsabilité le fait que Thrilie et Myla soient ici. Je devais m'assurer qu'il ne leur arrivait rien de fâcheux. Et comme nous n'avions pas abordé le sujet entre nous, je ne savais combien de temps mes compagnes pouvaient consacrer à cette mission. Aussi avant de nous engager dans quoi que ce soit, je préférais connaître un maximum d'informations pour elles comme pour moi. Nous serions ainsi mieux armées, pour ce qui nous attendait.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Jeu 25 Juin - 17:18

Le chemin des souvenirs Fat10

Bien que la troisième au teint mate et aux oreilles extravagantes ne semblait guère avoir plus compris, elle choisit de s'exprimer afin de faire savoir ce qui posait problème. Aussi, après de brèves présentations, Emy fit part de sa curiosité et de ses doutes à Bob, puis sollicita un lieu de discussion plus adapté à leur situation. Non pas que le gardien rechignait à cette requête on ne peut plus légitime, mais il devait rester à son poste. Car même si les passages étaient rares, il devait faire acte de présence. Elles étaient dans l'ombre de l'enceinte fortifiée, ce n'était peut-être pas le grand luxe, mais c'était toujours ça de prit. Faisant finalement signe à ses hommes de leur apporter de quoi se désaltérer, Bob posa son séant sur un tonneau prévu à cet effet. L'homme appréciait son petit confort pour faire ou dire les choses, et ces trois là n'échapperaient point à la règle. Dans le même temps, un des soldats tendit une outre à Thrilie qu'elle prit de bonne grâce. La peau rêche de la baudruche qu'elle malaxait de ses doigts fins la fit frissonner tant elle était fraîche. Et ce fut sans demander son reste que l'Elfe en déclipsa l'ouverture pour avaler le liquide à grande goulée ! Néanmoins saisit par le goût amer du breuvage, elle en recracha la moitié sur les chausses de ce pauvre Bob... Le récipient fut alors aussitôt retiré de ses mains par Myla, lequel fut ensuite proposé à Emy.

- Du calme ma bonne Dame. Déclara Bob en secouant légèrement des pieds pour les égoutter. Ce n'est que de la Vikiria infusée dans de l'eau. Son essence permet à votre corps de garder le précieux liquide, au lieu de le suer à grosses gouttes. Et maintenant que toutes trois attendaient les réponses aux questions d'Emy, le gardien se mit à table. Tout d'abord, sachez que Zanérim n'est pas une ville touristique, mais commerçante. Bien que ce qui vous concerne, ce sont les cartouches. Vous m'avez instamment demandé la différence qu'il y avait entre le fait d'avoir son propre cartouche, ou d'en partager un commun. Je vous répondrais alors que tout le monde ne vit pas de la même façon. Un cartouche pour vous trois serait un handicap si l'une d'entre vous avait des préférences disons plus... luxueuses. Et ainsi vous retrouver à court de temps avant la fin du séjour. Un risque que l'on peut s'éviter en ayant chacun le sien.

Pendant qu'il discourait, Bob les regardait tour à tour, sautant de l'une à l'autre puis de l'autre à l'une, jusqu'à ce moment où il leva les yeux, comme attiré par un mouvement dans l'horizon. Les sens du gardien ne le trompaient pas, car deux silhouettes venaient tout juste de franchir la dune d'Endor, et s'approchaient d'un pas traînant jusqu'à l'enceinte. Distordue par les ondulations que provoquaient la chaleur cuisante du sable, la dégaine des étrangers ne put être décrite qu'une fois qu'ils furent au pied des fortifications. Une femme, voûtée par le poids des années, accompagnée par un homme bien plus jeune remontaient à présent le long corridor qui menait jusqu'à la grille. Bob, depuis qu'il les avait aperçu, s'était muré dans le silence. Non pas qu'il était surpris de voir un tel peuple de si bon matin, mais s'il fallait également expliquer les us et coutumes de Zanérim à ces nouveaux arrivants, autant s'économiser. Puis le gardien fit la grimace, un rictus qu'il n'avait pourtant guère affiché lorsque Thrilie voulut concurrencer le geyser de Cibar. Mais les deux personnes s'approchant étaient littéralement voilées par tout un essaim de mouches ! Lui qui avait horreur de la crasse et des insectes, voilà qu'on lui en livrait deux pour le prix d'un ! Un peu plus, et Bob aurait claironné haut et fort que pour les livraisons, c'était de l'autre côté...

- Soyez les bienvenus en Zanérim... Termina l'homme en luttant contre la nausée. Une odeur d'une inqualifiable puanteur s'en vint toaster les poils de son nez ! Toutefois, en dépit de cet inconfort associé aux centaines de bourdonnements, Bob conserva son aplomb. Cette femme pourrait être sa grand-mère, et jamais il ne manquerait de respect à une grand-mère. Que puis-je faire pour vous ? Une question simple, mais à travers laquelle il apprendrait tout ce qu'il avait besoin de savoir quant aux tenants et aboutissants de leur visite.

Le chemin des souvenirs Fao10

Ce fut complètement débraillé que Faolán se présenta au marchand. Etant lui-même fils de commerçant, il n'avait aucun mal à reconnaître un confrère. Le jeune homme savait que Adsila tiendrait un tout autre discours, aussi préféra t-il prendre les devants, surtout qu'il avait quelque chose de peu commun à demander. Saluant les demoiselles au moment où il passait devant elles, Faolán se posta face à son interlocuteur, puis formula ces mots :

- Merci de nous recevoir, mais puis-je, en préambule, vous réclamer une modeste faveur ?

Thrilie était à la limite de se pincer les narines, hélas... respirer cela par la bouche équivalait à réduire sa longévité de deux tiers ! Quant à Myla, cela lui était égal. Juste qu'elle trouvait en ces gens un manque de respect évident pour se présenter de la sorte. Un jugement qu'elle reconsidéra lorsque le nouveau venu entra dans le vif du sujet.

- Je m'appelle Faolán, et voici mon aïeule, Adsila. Curieux de savoir en quoi consistait cette modeste faveur, Bob croisa les bras. Disposeriez-vous d'un tissu à la coupe généreuse mon brave ? Devant le haussement de sourcils de ce dernier, le jeune homme se sentit contraint d'entrer dans les détails, et quand bien même il le fit en messe basse, il n'était pas difficile de l'écouter. Ma grand-mère a le sphincter usé, et pour sa dignité, je me dois de laver ses arrières... Ce fut dans la honte qu'il confia les soucis de santé d'Adsila, non pas pour lui-même, mais pour elle ! Personne n'avait à le savoir. Seulement voilà, après cette longue traversée du désert, ils arrivèrent très vite à court de tissu de rechange, ce fut pour cela que l'ensemble de ses vêtements avait déserté son corps. Pour dire, Faolán n'avait plus qu'une demie guenille trouée en trois endroits en guise de chemise, et un pagne de cuir comme costume.

- Vous êtes sérieux ? S'esclaffa Bob avant de rire aux éclats !

Le chemin des souvenirs Myla10

Les vieux démons avaient le vie dur, c'était pourquoi ils n'étaient pas prêt de l'abandonner si facilement. Myla voyait bien que Bob faisait tout pour contenir son hilarité lorsque Faolán le mit dans le secret. Jusqu'au tout dernier moment la petite rousse avait espéré qu'il y parvienne. Malheureusement, en constatant le résultat, elle n'eut d'autres choix que celui d'agir ! Dégainant sa lame dans un bruit strident, la guerrière taillada d'un geste rapide et précis le tissu qui drapait sa bedaine.

- Hey !! S'écria le gardien en tombant de son tonneau.

Désormais sur le dos les jambes maintenues en l'air par son trône qui n'avait pas jugé bon de basculer avec lui, Bob se crispa lorsque l'estoc de l'épée s'en vint griffer sa gorge. Les quatre soldats qui veillaient à la sécurité du gardien mirent immédiatement Myla en joue de leur hallebarde, mais avant qu'ils ne synchronisent leurs efforts pour l'attaquer, Thrilie les fit valdinguer jusque dans la grille ! Le fracas fut terrible, mais insuffisant pour tous les neutraliser, aussi l'Elfe joua de son choc thermique pour les faire se reposer. La petite rousse remercia la prêtresse du regard avant de reprendre où elle en était.

- Je vais vous la faire courte, Bob. Annonça Myla en s’accroupissant. Il serait mal de vous laisser agoniser avec un vêtement à l'apparence si chaude sous un climat aussi aride, vous en conviendrez ? Bien qu'il suppliait par des mouvements négatifs de la tête, l'Aralsia poursuivit. Permettez-moi de vous délester de votre toge. Sentant le tranchant du métal faire pression sur sa glotte, Bob consentit finalement à donner suite aux attentes de Faolán.

Bien sûr qu'il ne le voulait pas ! Cette toge comme elle l'appelait vulgairement était en réalité un habit enchanté qui maintenait ce qu'il drapait au frais, tout en préservant de l’aridité du désert. Et le voir se faire ainsi déchirer par ce gamin pour torcher le fessier d'une grand-mère, manqua de le faire hurler de rage !

- Venez... Demanda Faolán à l'attention d'Adsila. Vous vous sentirez mieux après. La guida t-il, une main posé sur son dos.

Il y avait une petite enclave à quelques pas de leur position, cela devrait leur offrir l'intimité nécessaire à cette toilette. De son côté, Bob commençait déjà à transpirer, Thrilie lui proposa alors son aide, si en contrepartie, il acceptait de traiter avec elles, malgré l'incident.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Jeu 25 Juin - 21:13

Du sable, encore du sable ! Il y en avait trop, que ça à perte de vue, et cette chaleur... Mais pourquoi diable le fondateur de Zanérim l'avait-il construit aussi loin ? Bon allez j'arrête de râler un peu, cela me donne encore plus chaud.

Cela faisait grosso modo deux semaines depuis notre mésaventure avec la Bête et depuis, nous avions à peu près trouvé notre rythme concernant notre version humaine et notre version bestiale. En effet, on avait compris à quelles heures environ nous allions nous transformer et cela nous permettait d'anticiper quelques petites choses, comme ne pas perdre nos vêtements et nous isolés des être vivants en général, bien que l'appel de l'instinct et de la faim nous poussait à traquer n'importe quel être à proximité.

Faolán s'était montré extrêmement prévenant envers moi, si bien qu'il fut très rare pour moi de devoir le réprimander. Il était respectueux, mais dans le fond je croyais aussi qu'il avait besoin de compagnie. La perte de ses parents y était sans doute pour beaucoup... Cela m'intriguait car pour ma part je n'avais jamais eu autant d'affections pour les miens... De temps en temps, il me semblait le voir s'éloigner pour s'essuyer les yeux d'un revers de la manche ou se moucher discrètement. Pauvre garçon... Il me faisait de la peine. Je découvrais avec lui aussi le plaisir d'avoir un enfant agréable à mes côtés. Bon d'accord en même c'était un grand mais je me faisais dorloter, que c'était bien ! Je n'avais pas eu ça avec mes foutus gosses et mes arrières petits. J'avais enfin un avant goût d'une famille presque idéale.

Le voyage m'avait fait découvrir de nouveaux paysages, tout aussi intéressant les uns comme les autres. Surtout que je les voyais sous deux visions différentes. J'étais tellement obnubilée par les découvertes et mes nouveaux sens que j'en oubliais,  mes vêtements la nuit, je traçais ma route en fonçant tête baissée, droit devant. Faolán avait eu la présence d'esprit de prendre dans sa gueule nos fripes pour ne pas avoir à faire demi-tour le jour venu... Évidemment, il était hors de question de re parcourir les kilomètres avalés de nuit pour de nouveau les faire à l'envers, en vitesse tortue...

Nous n'avions pas fait beaucoup de pauses. En terme de civilisation, nous nous sommes seulement arrêtés dans le village de la terre du phénix, histoire de faire un point sur notre ravitaillement. Mon compagnon avait un bon sens des négociations, probablement hérité de ses géniteurs lui avais-je dis, ce qui eut pour effet de le faire légèrement rougir de fierté mais aussi de le faire déprimer... Lorsqu'on apprit la présence d'un prêtre se faisant appeler "Le prêcheur", Faolán eu envie de se confier à lui concernant notre étrange affliction. Cette révélation le fit bondir de son siège ! Clairement, il ne savait pas ce que c'était et surtout n'avait aucune envie de s'y mêler ni de la voir. On fut donc chassés du village comme des malpropres, ce qui était plutôt vrai pour mon cas...

De temps en temps on croisait ou apercevait de rares voyageurs que l'on revoyait parfois plus tard. Ce fut le cas par exemple aux étendues volcaniques de trois personnes dont l'une était très petite et les autres avec des oreilles proéminentes. Faolán m'expliqua que non, on ne tournait pas en rond mais que c'était elles qui faisaient des détours pour éviter des ennuis dont ne pouvions guère être affectés le soir, qu'on était finalement plus rapide qu'elles.

Le désert de Sulmi... J'en avais entendu des histoires dessus mais qu'il soit aussi terrible, je n'en avais pas eu conscience... La chaleur... Jamais Nandis n'avait atteint de telles températures... Mais le soir c'était le contraire puisqu'on supportait bien notre fourrure. La soif... Quelle horreur que d'avoir la langue sèche et de boire jusqu'à la dernière goutte pour en redemander encore... Autant vous dire que lorsque l'on vit l'Oasis ce fut notre rédemption... Plus jamais on ne sous estimera la valeur de l'eau ! Le sable... C'était limite si on ne marchait pas dans de la braise...Et il entravait nos mouvements, ma canne était inutile, à chaque pas on s'enfonçait suffisamment pour se fatiguer encore plus à chacun d'entre eux. Au moins cela musclait les jambes... Les bourrasques de vent nous giflait avec les grains de sables et parfois les séismes nous faisaient chuter des dunes. Ce qui me plaisait le plus dans le désert ce serait la nuit. J'ai des souvenirs furtifs du ciel dégagé avec des météorites et des étoiles filantes. J'ai probablement dû faire le vœux de dégager au plus vite de cet endroit...

Cela faisait presque quinze minutes qu'on s'était réveillé et déjà on en avait marre. J'avais à peine ouvert les yeux que déjà et de nouveaux pleins de mouches nous tournaient autour, surtout sur mes vêtements, attirées par mes excréments pourrissants, séchés  et quelques minutes après, frais et collants... Oui je sais je n'avais plus aucune retenue, pourtant il me semblait m'être bien vidée dans la soirée mais non il y en avait encore...

- Il est grand temps temps qu'on arrive, prendre un bain bien frais, marmonnais-je ronchon. Et qu'on fasse du shopping, ajoutai-je en regardant le reste de son accoutrement, désolée. Puis en arrivant en haut de la dune, on vit la bâtisse géante. ENFIN ! On y est ! Et... Tiens regarde, on dirait les trois voyageuses de l'autre jour ! Je me trompe ? On les a drôlement bien rattrapé ! en les pointant du doigt.

On accéléra péniblement le pas puis on arriva à l'entrée. Au travers de la nuée d'insectes, on distingua un gros bonhomme assis qui tenait compagnie aux femmes. Il nous accueillit, l'air toutefois dégoûté. En tendant l'oreille je compris le "Que puis-je faire pour vous" dit-il, était-il stupide ? ça se voyait non ? Fronçant mes sourcils, je m'apprêtais à lui faire une réponse cinglante mais Faolán me devança avec sa politesse habituelle. Encore agacée, je me contentais alors de faire un petit coucou de la main en guise de bonjour avec un sourire crispé pendant qu'il nous présentait, bien qu'elles ne me paraissaient guère aimables au premier abord. Mon compagnon confia avec gêne mon problème d'incontinence ce qui entraîna une certaine hilarité de la part du gros.

- Ben quoi ? C'est un truc de vieux, pas d'quoi en faire un plat. Lui dis-je en haussant les épaules. Bon alors, vous avez de quoi me torcher ?

En guise de réponse, la petite dame rousse, dégaina son épée.

- Mais, mais, pas de violence allons ! Si vous n'avez rien de suite ça peut attendre ! Lui-dis en levant ma canne, prête à parer le coup pour me défendre, la croyant offusquée par ma façon de parler. Mais non, elle se dirigeait vers le bonhomme pour lui faire une entaille sur son vêtement.

- Ah, là ça me plait mieux ma petite ! Alors qu'il tombait de sa monture. Satisfaite de la tournure des choses tout en abaissant ma canne comme si de rien n'était. En revanche, les gardes qui était postés quelques mètres plus loin, non. En même temps il y a avait de quoi, la rouquine avait posé sa lame près de son cou gras. Alors qu'ils approchaient, ils se prirent une belle rafale de vent qui les projetèrent sur la grille. Ils tombèrent puis se relevèrent, ou plutôt tentèrent car à peine il essayèrent, qu'ils retombèrent "uuurgh". Je n'avais aucune idée de ce qui s'était passé. Sans doute une des grandes oreilles ? Ou les deux ? Je ferais attention à ne pas trop les embêter à l'avenir. La demi-portion avait sans nulle doute de bonnes intentions car  après menaces, elle délesta le gardien d'un pan de sa tunique pour le donner à Faolán.

Mon compagnon m'intima de l'accompagner dans l'enclave à proximité pour que j'aille mieux.

- Ma foi, pourquoi pas, j'aurais l'air d'être un peu plus présentable après ? En tout cas ça grattouille là-bas en dessous... Tu vas vraiment m'aider encore ? Soupirai-je de contentement d'avance.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Dim 28 Juin - 15:11

De quoi boire et un peu d'ombre. C'était déjà pas mal. Et surtout nous n'étions pas dans le passage, et Bob pourrait nous expliquer exactement ce que le temps était à Zanérim. L'outre que l'on nous apporta fut remise à Thrilie qui manqua de s'étouffer. Je ne compris pas pourquoi avant que l'homme n'explique ce qu'elle contenait. Ainsi l'elfe avait surement réagit au goût étrange qui devait provenir de la boisson. Myla lui retira le récipient et me le remit. Tandis que j'écoutais les explications de Bob, je bus quelques gorgées du breuvage qui, effectivement n'était pas commun mais fort désaltérant. Je compris enfin en quoi avoir un cartouche commun pouvait différer d'en avoir un chacune.  Il me semblait que nous pourrions tout à fait en prendre un pour nous trois, mais je ne pouvais prendre la décision pour mes compagnes, surtout si Thrilie comptait par exemple nous quitter plus tôt. J'avais aussi d'autres questions et, en repassant l'outre à Myla, je notais que l'attention de notre homme était à présent ailleurs. Tournant la tête, j'aperçus deux silhouettes qui s'approchaient.

*Une vieille femme et un jeune homme... ils ont fait la traversée du désert ? Par tous les dieux cette femme doit être épuisée !*

Tandis que les nouveaux venus s'approchaient, je notais comme mes pairs la présence d'innombrables mouches autour des deux compagnons ainsi qu'une odeur affreuse. Cependant ce que je gardais en mémoire pour ma part, c'était le fait que cette femme venait de traverser un désert. Aussi, malgré mes sens attaqués par l'odeur et la vue qu'ils affichaient, j'offris un sourire aux deux nouveaux arrivants. L'homme les présenta et demanda un service. Il se prénommait Faölan et la femme âgée Adsila. Il s'en suivit un échange quelque peu gênant et manifestement hilarant au yeux du gros bonhomme puisqu'il ne put retenir son rire. J'étais choquée. Comment pouvait on a ce point manquer de décence et de respect ? Je grimaçais de colère bien que la réponse d'Adsila fut quelque peu inattendue. Apparemment, elle ne s'embarrassait pas de convenance sur les problèmes liés à son âge !

Ne sachant guère comment réagir, je fus soulagée que Myla prenne les devants sans tarder. Comme moi, l'attitude de notre hôte l'avait profondément choqué, même si la vieille femme ne le comprit pas de suite. Les gardes réagirent mais trop tard, et Thrilie s'en occupa en claquant des doigts. Un peu plus et j'allais finir par bouder... Toujours celle qui met deux temps de retard à réagir, et donc au final ne sers à rien. Je ravalais mon ego blessé en voyant Bob à terre dans une position assez comique. Là encore l'elfe s'empressa de lui prêter main forte. Le bout de tunique fut présenté à Adsila et Faölan qui l'acceptèrent et s'éloignèrent non loin.
Le gros homme suait à présent, ce à quoi je compris que son habit avait certainement des propriétés quelconque. Thrilie lui proposa son aide s'il acceptait de passer sur cet incident.

De mon coté, je n'avais pas proféré un mot de toute la scène. Bien sur je mettais toujours plus de temps à réagir que Thrilie et Myla, il suffisait de voir ma réaction durant l'attaque de mon village. Néanmoins, c'était davantage la vision d'Adsila qui m'avait ramenée loin...bien loin en arrière. Il y avait tellement longtemps que je n'avais pas repensé à elle... celle qui m'avait recueillie à mon arrivée au village. De cette rencontre qui s'était achevée à la mort de la vieille femme, était née un profond amour pour les autres. Et une admiration sans bornes pour nos ainés. Adsila ne lui ressemblait pas du tout, ni en physique, ni en mots. Et pourtant la vision de cette femme courageuse avec sa canne et son petit caractère m'avait frappée de plein fouet. Dés lors perdue entre lointain passé et présent, je refis surface en détournant le regard afin d'offrir un peu d'intimité aux deux compagnons. Ce souvenir... il faudrait que je le note dans mon journal. Mais l'heure n'était pas au passé et je fis un effort conscient pour planter mes yeux dans ceux de Bob.

- J'ose espérer que vous comprendrez la réaction de mes compagnes. Et même que vous repenserez à deux fois vos actions la prochaine fois.  Je le foudroyais du regard. Auriez vous au moins un autre de ces tonneaux pour cette femme ? demandais je en montrant le sien de mon index. Elle méritait bien ce maigre confort après son voyage. C'était la moindre des choses que de proposer cela... Après un soupir, je repris sur un ton plus conciliant. Ceci dit je vous remercie pour l'explication. J'ai encore quelques questions mais je suggère que l'on attende ces deux personnes. Je ne souhaitais pas laisser les deux voyageurs seuls avec Bob et les gardes.  

Il était donc temps de demander à Thrilie et Myla ce qu'elle pensait du temps dont nous aurions besoin pour accomplir notre mission .

- Que pensez vous des cartouches ? Une seule pour nous trois ou un chacune ?  Je ne sais combien de temps vous désirez rester. En cela j'entendais que nous étions toutes là pour remettre le médaillon de Slive à sa famille, mais ensuite ? Thrilie ne s'était pas exprimée clairement sur ses intentions et une nouvelle fois, je ne souhaitais forcer personne dans la quête que j'avais acceptée. Me retournant vers notre hôte disgracieux, je lançais mes questions, cela lui laisserait le temps d'y réfléchir avant qu'Adsila et Faölan ne reviennent. Peut on recharger le cartouche à l'intérieur de la cité ? Pouvez vous nous expliquer en quoi le temps est il lié à Zanérim et pourquoi ? j'avoue ne pas tout saisir de ce concept.

J'espérais que discuter ferait oublier à Bon sa mauvaise humeur et nous avions cruellement besoin d'informations. Je désirais aussi avoir l'occasion de parler avec Adsila et son compagnon mais puisqu'il venait pour entrer dans la cité eux aussi, j'espérais que cela pourrait se faire. Je mourrais d'envie de les aider, de faire quelque chose pour eux. Mais que faire ? Je ne possédais rien qui puisse leur être utile. Le mieux était donc d'attendre et de saisir l'occasion lorsqu'elle se présenterait.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Ven 17 Juil - 22:20

Le chemin des souvenirs Fao10

Lorsque la petite Dame aux cheveux roux bouscula l'honorable gardien, Faolán sursauta. Mais ce qui le poussa à placer ses deux poings devant sa bouche, fut l'éjection du groupe de soldats contre l'immense porte métallique. Manifestement victime de la magie d'une des deux Elfes, le jeune homme ne sut où poser les yeux maintenant qu'il trônait au centre de cette scène dévastée. Il fallut que la guerrière lui tende l'habit qui drapait le chand pour le ramener au coeur de la réalité. D'abord hésitant, il attrapa finalement le pan de tissu avant de le déchirer dans le sens de la largeur. Il n'était pas très épais, mais sa résistance était rassurante pour ce qu'il voulait en faire. Puis, une fois qu'il eut escorté Adsila jusqu'à cet enfoncement dans le mur d'enceinte, cette dernière n'hésita point à formuler son avis sur la situation. Faolán ne pouvait que l'admirer... Adsila était une de ces femmes qui prenait la vie pour ce qu'elle était, qui ne pleurait pas sur son sort, et pour qui l'ego n'existait guère ! L'orphelin nourrissait un tel respect pour cette grand-mère qu'il s'était littéralement pris d'amour pour elle. Alors contribuer à son bien-être était pour lui un honneur !

- Bien sûr que je vais vous aider, il m'étonne d'ailleurs que vous me posiez encore la question. Murmura t-il en guidant ses mains crochues jusque sur la roche. Allez-y, prenez appui. Invita le jeune homme tout sourire. Et je me moque bien de l'image que vous renvoyez aux autres. Reprit Faolán alors qu'il remontait le bas de la toge d'Adsila jusque sur sa tête, mettant ainsi à nu son dos voûté et tacheté par les années qu'elle laissaient derrière elle. L'essentiel pour moi, c'est que vous vous sentiez bien. Finit-il par affirmer en dénouant le linge encrassé qui cerclait sa taille.

Les mouches bourdonnaient en tous sens, mais lorsque les dessous improvisés de l'ancêtre tombèrent, l'essaim, en proie l'excitation, s'agita tout autour d'eux ! Au moindre orifice, les insectes s'y engouffraient ! Une agression que Faolán sut rapidement circonscrire en récupérant les haillons souillés afin de les éloigner de quelques pas. Revenant aussitôt auprès d'Adsila qui commençait à accuser quelques crampes. Le jeune homme entreprit alors d'essuyer l'arrière des cuisses ainsi que le fessier de son aïeule avec l'autre partie de l'étoffe que la guerrière lui avait confié. Mais en constatant l'étendue de la tâche, Faolán comprit qu'il serait démuni sans eau... Les selles de la malheureuse avaient complètement séchées pour l'essentiel, et à moins de gratter jusqu'à lui râper la peau, le visage de l'orphelin s'empourpra tant sa réflexion le gênait. D'une part il refusait de faire mal à Adsila, et de l'autre, il craignait une seconde vague de railleries... Néanmoins conscient que son aînée ne pourrait demeurer ainsi pour l'éternité, Faolán s'accapara le caractère mordant de son idole pour faire part de ses revendications au groupe d'étrangères.

- Balancez-nous de la flotte, c'est la sécheresse par ici ! Intima t-il sur un ton doublé d'un accent identiques à ceux d'Adsila.

Le chemin des souvenirs Dd10

Thrilie dévisageait Myla, à cause de son action irréfléchie, elle dut tourner le dos à ses principes en attaquant des hommes innocents dans l'exercice de leur fonction. Sans doute avait-elle cru que Bob se moquait des nouveaux arrivants, mais selon son empathie, le gardien était au contraire extrêmement gêné. Et puis d'ailleurs, même si cela avait été le cas ; on ne pouvait pas toujours défendre la veuve et l'orphelin. Parfois, il fallait aussi accepter que des injustices puisses se produire... Batailler sur tous les fronts était encore la meilleure méthode pour échouer. Par ailleurs, maintenant qu'il était au sol, Bob eut droit à une petite leçon de conduite made in Emy. Hmf... si tout le monde s'y mettait, le malheureux ne serait jamais compris ! Cependant, la prêtresse se demandait s'il était réellement judicieux de le défendre dans l'instant. Car si elle prenait son parti devant celles qui contestaient son hilarité, il y avait de grandes chances que les négociations pour investir la ville ne traînent en longueur. Et pour cause, Thrilie l'imaginait déjà jouer les offusqués, avant de demander réparation. Bien qu'il en aurait parfaitement le droit, il s'agissait là d'une complication qu'il était préférable d'éviter. Aussi, même s'il lui répugnait d'agir de la sorte, l'Elfe se montra intraitable !

- Vous suez... S'annonça t-elle frustrée. Je veux bien consentir à vous soulager si vous acceptez de reprendre les négociations en faisant table rase de ce malentendu.

Du chantage, voilà à quoi elle était réduite... Thrilie se dégoûtait elle-même, tout ça parce que Myla estimait indispensable de parfaire l'éducation de Bob. De plus, il y avait fort à parier que l'homme souffrait de rire prodromique, qui, en proie à la fatigue et sujet à une situation controversée pouvait engendrer une hilarité désopilante ! La prêtresse ne pouvait toutefois en vouloir à Emy pour son ressenti et ses paroles, mais concernant Myla, une discussion musclée était à prévoir ! Abandonnant Bob à sa réflexion, Thrilie attrapa l'épaule de la guerrière afin de la conduire à l'écart, mais c'était sans compter sur l'interpellation soudaine du jeune garçon qui accompagnait la vieille dame, Faolán. Étrange... réagit l'Elfe en haussant un sourcil, sa façon de communiquer lui avait semblé sensiblement différente si on la comparait à celle dont il fit usage à l'égard du gardien. Ses émotions dansaient la java, et la grande favorite se trouvait une fois de plus être la gêne. Dans ces moments alambiqués, l'empathie permettait de déceler bien des choses.

- Je comprends jeune homme. Répondit spontanément Thrilie. Mais l'outre contient un breuvage, ce qui n'est pas le plus indiqué pour une toilette du corps. À ces mots, le sentiment d'inconfort éprouvé par le garçon se fit d'autant plus intense. S'approchant finalement en longeant la paroi afin de préserver l'intimité de la grand-mère, la prêtresse, en dépit de l'odeur qui la prenait à la gorge, lui offrit sa main. Attrapez mes doigts puis appliquez votre paume libre sur la surface souhaitée. Lui indiqua t-elle. Vous n'aurez qu'à répéter l'opération chaque fois que vous l'estimerez nécessaire...

La magie n'était pas un domaine qu'il fallait absolument chercher à comprendre, sans quoi, la folie vous emporterait ! Faolán l'eut compris d'emblée, ainsi effectua t-il les gestes demandés sans s'interroger plus avant. Trop épris par l'enfer du devoir, l'orphelin empoigna fortement la délicate petite main de l'Elfe de sa paluche barbouillée de matière fécale ! Et lorsqu'il appliqua sa paume sur le dos d'Adsila, un miracle se produisit sous ses yeux ébahis. De l'eau, oui oui ! de l'eau se mit à ruisseler depuis son dessous, humectant l'ensemble de la zone qui avoisinait le fessier. C'était absolument magnifique, et surtout génial pour cette pauvre mamie qui croupissait dans ses déjections depuis des jours ! Alors pas question de lésiner ! Faolán badigeonna allègrement chacune des parties souillées d'Adsila, avant de relâcher la main de l'étrangère pour récupérer l'étoffe destinée à l'essuyage. Le pourtour du sphincter fut le plus facile à astiquer, mais lorsqu'il s'aventura dans les fondements crépusculaires de son aînée, la donne changea du tout au tout... D'épaisses croûtes spongieuses grouillantes de vers occupaient l'ensemble de la raie, n'y laissant qu'un tout petit trou à peine plus large que l’extrémité de son auriculaire. Ce fut donc avec ce dernier que Faolán s'appliqua à décoller les excréments fossilisés depuis cet orifice... Tout comme le fait d'infiltrer le trou d'une serrure avec son doigt, le jeune homme le glissa dans son entièreté, le recourba, puis tira ! Résultat, un pan entier de cette écorce pétrifiée à la fois dure et moelleuse se décrocha.

- Encore un petit effort... Supplia l'orphelin à l'oreille d'Adsila. À la suite de quoi, il répéta la manoeuvre en délogeant la partie restante. S'épiler cet endroit à la cire ne serait guère plus douloureux que de se faire décrotter de la sorte. Et sans demander son reste, Faolán reprit la main de l'Elfe afin de parfaire le plus délicat. On y est presque.

Le rectum de la grand-mère était complètement relâché, toujours à demi-ouvert, duquel ne cessait de s'écouler une substance marronnasse et collante. Aussi, à moins de l'affamer, il devenait impossible pour le garçon d'en venir à bout, alors lui vint une idée. Arrachant avec les dents des bandes au tissu qu'il tenait, l'orphelin entreprit de réaliser une sorte d'adhésif pour isoler le derme irrité d'Adsila de ses propres rejets. Les muqueuses étaient, pour l'essentiel, rongées par les vers, trouées en plusieurs lieux. Pour sûr, une journée de plus à macérer en compagnie de ces ignobles bestioles, et même la nuit n'aurait pas été en mesure de la sauver... En somme, il s'en était fallu de peu, de très peu même ! Fort heureusement, l'assise charnue de cette prodigieuse grand-mère suffisait à maintenir sa petite invention en place. Au terme de quoi, Faolán put, une fois la toilette terminée, recouvrir les arrières d'Adsila avec l'habit du marchand. Rabaissant finalement la toge de cette dernière, l'orphelin ne put que l'encourager à se reposer pendant qu'il s'essuyait les mains avec les moyens du bord...

Le chemin des souvenirs Myla10

Depuis sa position, Myla observait discrètement les actions de Thrilie à l'égard des étrangers. L'Elfe savait être prévenante, c'était une qualité que la guerrière respectait beaucoup. Mais lorsque le garçon dénudé lui saisit la main, une grimace horrible se matérialisa sur le visage de la prêtresse ! Pour en comprendre la raison, la petite Dame se décala de quelques degrés, et ce qu'elle découvrit alors éveilla en elle une légère envie de sourire. Non pas pour ce que Thrilie vivait, mais pour l'expression fantasmagorique qu'elle affichait ! Myla ignorait même que l'Elfe pouvait ainsi déformer ses traits au point de s'en retrouver complètement défigurée. Mais il fallait bien admettre que la situation était à la hauteur de cette grise mine... La guerrière reconnut volontiers que le jeune Faolán avait l'estomac bien accroché ! Et sa dévotion pour son aïeule forçait l'estime que l'on pouvait lui témoigner. Juste une chose l'intriguait néanmoins. Ainsi dévêtu et sous un astre aussi plombant, comment avait-il fait pour ne souffrir d'aucun coup de soleil ? Sa peau, en dehors de la crasse et de la poussière dont elle était recouverte, était d'une pâleur affligeante, presque nacrée ! Voilà une observation pour le moins mystérieuse...

- Ça va aller Thrilie ? Questionna Myla sur un ton légèrement moqueur. En réponse, elle n'eut droit qu'à un tirage de langue des plus explicites. Emy l'avait bien inspirée pour le coup.

Effectuant le geste de la main tombante, la petite Dame faisait comprendre qu'elle lâchait l'affaire. Résignée à ne plus taquiner la prêtresse, elle se tourna vers Bob, et fut choquée de le découvrir aussi mal en point ! Sa respiration était saccadée, et d'énormes auréoles s'étaient formées sur sa veste. Aussitôt, la rouquine vint à son chevet ! Doucement, elle retira ses jambes qui reposaient toujours sur le tonneau afin de le mettre dans une position plus confortable. Son visage rouge et bouffi ne disait rien qui vaille, et n'ayant aucune maîtrise en matière de soin d'urgence, Myla se retrouva vite dépassée !

- J'ai besoin d'aide ici, vite VITE ! Intima t-elle à qui voulait l'entendre.

Le chemin des souvenirs Fat10

Subir une frayeur pareille lorsque l'on était asthmatique n'était pas pour égayer la santé ! Preuve à l'appui, Bob suffoquait, et maintenant que la fraîcheur de son vêtement enchanté avait quitté son dos, tous les éléments étaient réunis pour qu'il aille de mal en pis ! Bien que l’asthme dont il souffrait ne s'était pas manifesté immédiatement, il fallait également prendre en compte le quiproquo qui l'avait conduit à son triste sort. À savoir qu'il ne s'était effectivement pas moqué des confidences de Faolán. L'angoisse avait cette fâcheuse habitude de provoquer en lui d'immondes crises de rire toutes plus incontrôlables les unes que les autres. Or là, il ne s'attendait pas à entendre une histoire dont il fut lui-même l'acteur quarante ans plus tôt. Il adorait sa mamie, vraiment ! Mais cet épisode où il dut s'occuper d'elle à l'instar de ce jeune homme l'avait particulièrement éprouvé... Marqué par ce passé indélébile, Bob cessa une seconde, rien qu'une, d'être le professionnel qu'il était. Une occasion pour sa maladie ayant pour symptôme l'hilarité, de se frayer un passage... Désormais, il le payait au prix fort !

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Sam 18 Juil - 0:58

Aaah cette dévotion... Quel brave garçon était ce Faolán... Ce type d'attention que je n'avais jamais reçu dans ma vie, je le savourais pleinement. Aaah, si seulement, si seulement, j'étais plus jeune, j'aurais cherché à le conquérir... Bien qu'à présent il aurait peut être des difficultés à se passer de moi ? La vieillesse possède son propre charme mais je pense préférer la séduction de la jeunesse. Quoi qu'il en soit, je suis accro à ce jeune homme, gare à quiconque essayerait de me le voler !

- Oh, hé bien... Tandis qu'il m'aidait à me placer contre le mur, je tâtonnais de façon à trouver le meilleur équilibre. J'ai bien conscience que cette action est peu... ragoûtante. Trouvant une prise correcte, je ne bougeais plus. J'apprécie ton soutien, mais je peux comprendre aussi que tu puisses en avoir ras le bol et vouloir demander à quelqu'un d'autre de le faire à ta place.

Faolán me rabattit le bas de mon vêtement sur ma tête. Encapuchonnée, je ne voyais plus grand chose, alors avec une main, je repoussais l'habit de façon à ce qu'il repose davantage autour de ma nuque, mais qu'est-ce que cela donnait chaud !

- C'est très gentil de ta part, de faire en sorte que je me sente bien. Tout le monde ne l'aurait pas fait... Torcher une vieille ? Quelle idée ! Bien qu'elle nous ait aidé, je vois mal par exemple cette petite guerrière se dépêcher pour le faire si tu n'avais pas été là...

Retirant mes sous vêtements encrassés, les mouches et autres insectes se ruèrent immédiatement vers ma chair souillée.

- Saletés de bestioles, ronchonnais-je, Il y a moyen de les faire partir ? Ça chatouille ! Aussitôt dit, aussitôt fait, Faolán déposa les haillons un peu plus loin. Heureusement il fit assez vite, je commençais à avoir des crampes moi ! S'attelant à présent à essuyer mes cuisses et mon fessier, il s'arrêta soudain.

- Hé ben quoi ? Tu l'as déjà vu mon popotin, pas la peine de le ré-admirer comme ça, lui sortis-je en riant. Tu l'as déjà vu dans un triste état, comment ça pourrait être pire ? Les trucs séchés, suffit de les écailler non ? Faut pas avoir peur, je suis du genre solide... Pas du même avis, il réclama de l'eau au groupe.  Bon ben apparemment mon derrière était pire qu'habituellement. Oh mais tu m'as imité là ? Qu'est-ce que ça fait de brailler comme une antiquité ? Gloussais-je, pas le moins du monde gênée par la situation, à part que la position commençait à me fatiguer, mes jambes tremblotantes. Mais c'est bien, faut y aller franco, on a qu'une vie mon gars !

Une voix féminine répondit à la demande de mon compagnon.

- Heiiiin ? J'entends rien, parlez plus fort, vous l'avez la foutue flotte pour mon croupion ? C'est pas joli joli d'après Faolán, c'est urgent ! Tournant la tête pour chercher qui avait répondu, et ne la voyant pas j'ajoutais, Inutile de faire la vierge effarouchée, montrez-vous et matez le désastre ! Mon compagnon a parfois tendance a exagéré, confirmez moi ses dires.

Après quelques contorsions de la nuque, je vis enfin la femme aux longues oreilles mais je ne compris absolument pas pourquoi elle lui tendit sa main.

- Ben alors, elle est où ton eau ? Ronchonnais-je. Tu sues tant que ça des mains ? Je doute que ça suffise !

Faolán, docile, fit ce que lui demandait l'Elfe. De façon bête et discipliné dirait les mauvaises langues, mais il avait plutôt un bon instinct en terme de confiance aussi je ne fis pas de commentaires. Et il eut raison ! Dès qu'il posa sa main sur mon dos, de l'eau ruissela. De la magie ! Qu'est-ce c'était pratique, cependant...

- Ça se contamine la sudation ? Me moquais-je gentiment. Merci beaucoup Demoiselle mais si vous aviez plutôt un geyser, cela serait plus efficace et plus rapide...

Me débarbouillant avec application, je me sentis rapidement mieux. L'eau était fraîche, et avec ses mains habiles cela s'apparentait presque à un simple massage. La saleté tomba au sol dans une flaque très... dégoûtante, et je pataugeais dedans. Note à moi-même, bien nettoyer mes pieds après. Faolán finit par arriver plus en profondeur dans mon derrière, cette fois ce fut moins agréable. Ça démangeait furieusement ! Je le suppliais alors de retirer au plus vite ce qui gênait et de gros morceaux se décollèrent. L'opération ne fut pas douloureuse mais piquait, comme une épilation. Une fois terminée, la sensation fut des plus satisfaisantes. Hélas mon incontinence continuait mais mon compagnon ayant l'esprit très pratique trouva une solution.

Pendant que je me reposais suite à ce gros nettoyage, mon compagnon fit de même avec ses mains avec ce qu'il pouvait. C'est à dire pas grand chose. Appelant alors l'Elfe qui s'était éloignée, je réclamais son aide pour qu'il puisse aussi se purifier mais une voix catastrophée s'éleva soudain. Intriguée, je décidais de m'y rapprocher, Faolán à mes côtés. Le gros bonhomme semblait en souffrance, il était allongé à terre, suffoquait. Voyant le tonneau libre de son cavalier, je m'y assis, soulageant ainsi mes gambettes. Vu du dessus, il faisait bien moins imposant.

- Il étouffe, quelqu'un peut lui faire un peu d'air ? Vous pratiquez la magie après tout. Tiens ben, donnez lui aussi de la flotte, pour le rafraîchir, c'est dur pour les gros, la chaleur... Vous pouvez pas réveiller un des gardes là bas pour qu'il aille chercher du secours dans cette cité ? Me levant vers un des types à terre, je le tapotais de ma canne, Debout là dedans, il y a votre chef qui agonise !

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Mer 29 Juil - 8:56

Décidément... Pas moyen de discuter tranquillement aujourd'hui. Et dire que j'avais envie de trouver un endroit pour enfin poser nos affaires quelques jours était un euphémisme. Depuis notre départ de mon cher village, je n'arrêtais pas de me tourmenter quant aux mystères qui entouraient Slive et Zanérim. En plus, mon village en flammes rendait mes nuits pleines de cauchemars. En quelques semaines, ma vie avait été bouleversée et j'avais encore beaucoup de mal à m'y faire. Je me raccrochais à Thrilie et à Myla comme à des ancres. Oh j'avais bien dit avant qu'elles n'étaient pas obligées de venir et tout hein... mais maintenant je me demandais comment je tiendrais le coup sans elles. Se retrouver seule au village n'était pas un problème, au contraire. Ni même si je devais me rendre en Lalwende comme je l'avais initialement prévu, mais ici et après tout ce qui s'était déroulé... non, trop dur.  

Seulement, il semblait que les explications et le calme doivent encore attendre. Le jeune homme, Faolàn, s'occupait de la grand mère avec une grande tendresse. Je m'abstenais de regarder dans leur direction afin de préserver l'intimité de celle ci. Il fallait ajouter à cela la nostalgie de la femme qui m'avait accueillie. C'était juste un peu trop pour moi sur l'instant. Me concentrant sur mes compagnes de voyage je remarquais que Thrilie était irritée, et ressentait de la sympathie pour Bob.  Myla y était peut être allée un peu fort, mais n'était ce pas légitime ? En fait si je m'accordais le temps d'examiner les émotions de l'homme quelques secondes, il semblait que moi même je l'ai jugé trop vite.  Il semblait vraiment mal.

Je grimaçais mais n'eut pas le temps d'approfondir car le jeune homme, Faolàn, héla notre groupe pour de l'eau. Hélas nous n'en avions pas. Mais Thrilie, toujours aussi adorable se proposa pour servir de ressource elle même. Je n'en fus pas surprise, mais plutôt inquiète. Je ne tenais pas à ce que  l'elfe nous fasse de l’excès de zèle, sa convalescence était encore bien trop fraîche dans mon esprit. Pourtant on était bien loin des torrents d'eau qu'elle avait déployés là bas ! Je laissais mon regard errer sur l'édifice que représentait la muraille de Zanérim, écoutant de loin la grand mère qui décidément n'avait pas la langue dans sa poche. Elle me faisait sourire avec son parlé étrange et franc. Néanmoins je n'arrivais pas à profiter de l'instant ou à retenir mes pensées. Celles ci volaient direction mon passé, partagé avec cette femme qui n'avait pas eu peur de la différence et que j'avais vu vieillir, puis mourir. Et lorsque j'essayais de revenir ici et maintenant, le médaillon que je ne parvenais pas à lâcher me ramenait  vers Slive et le mystère de ce pays.

Ce fut finalement la voix de Myla taquinant l'elfe qui me rappatria dans le présent. Au vu du ton, ce ne devait pas être très beau à voir.... Je compatissais pour l'elfe et pour l'étrange couple que formait les deux voyageurs sans toutefois pouvoir rien faire pour les aider.  La petite dame passa alors en mode alerte et je remarquais que j'avais complètement oublié ce pauvre Bob ! Moi qui me râlait dessus quelque instants auparavant pour l'avoir mal jugé, voilà que j'en occultais jusqu'à son existence. Décidément j'étais complètement ailleurs depuis notre arrivée. Immédiatement je me retournais face à l'homme pour trouver Myla à son chevet et la femme âgée perchée au dessus d'eux, sur le tonneau, l'air visiblement plus à l'aise.

Je m'approchais de Bob qui clairement manquait d'air. Alors que la grand mère donnait ses indicatives, je me penchais vers Myla, posant une main sur son épaule.

-Il faut le redresser et le maintenir assis, ça l'aidera à respirer ! Ma voix était calme et posée, je reconnaissais une partie des symptômes.  Je m'accroupis et entrepris de soulever la partie haute du corps de Bob, sachant que Myla y parviendrait en quelques secondes, je ne faisais qu'aider. Thrilie  vous croyez que vous pourriez le rafraîchir un peu ? lui faire couler de l'eau sur le front et sur le torse... J'entrepris également de capter le regard de l'homme, afin d'essayer de le rassurer. Bob, vous m'entendez ? On s'occupe de vous, ça va aller. Je pris sa main et la serrait dans la mienne afin qu'il ressente un contact. Essayez de respirer lentement.

Ce n'était pas la première fois que j'avais affaire à une crise d'asthme. Le problème étant que j'avais vu ce phénomène chez des enfants et j'ignorais de quelles complications pouvaient souffrir Bob. J'espérais que les gardes allaient réagir à la demande de la grand mère et se bouger de rapporter de l'aide. Je ne ressentais plus aucun agacement face à cet homme. A vrai dire je m'en voulais même un peu. Puisque je ne servais à rien précédemment, j'aurais largement pu garder un œil sur lui au lieu de laisser mon esprit vagabonder au gré de mes humeurs ! J'aurais ainsi pu voir venir la crise, du moins je le pensais. Mais non il avait fallut que je l'oublie, alors même que je devais m'excuser d'avoir réagis trop vivement à son encontre ! Décidée à réparer mes étourderies, je serrais la main de Bob, lui montrant par là que nous n'allions pas le laisser tomber. Je l'invitais de nouveau à essayer de maîtriser sa respiration et tentait au mieux de lui prodiguer des paroles rassurantes.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Mar 27 Oct - 17:33

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Venait un âge où la gêne n'était plus qu'un souvenir, et bien que les Elfes tenaient à leur dignité, il arrivait que comme cette dame, les siècles passant, changeait l'oeil qu'ils avaient sur le monde. Thrilie ne fut donc point surprise du comportement désinvolte de la mamie, mais celui du jeune homme en revanche, l'étonna grandement. D'aucuns vous diront que le véritable courage se mesurait sur le champ de bataille, à ces mots creux, la prêtresse répondrait que s'occuper de son prochain avec une ferveur comparable à ce garçon, était le symbole même de cette définition ! Sur cette seule action, l'étranger dénudé avait gagné le respect de l'Elfe. Cependant, alors qu'on lui demandait son concours pour un lavage de mains des plus essentiels, la situation se compliqua. Bob, le gardien de la porte, suffoquait ! Abandonnant alors la toilette qu'elle s'apprêtait à entreprendre, Thrilie accourut jusqu'au petit groupe qui cerclait à présent la victime. Ecartant Emy de son passage pendant que la vieille femme s'en allait vers les soldats encore assommés, la prêtresse laissa Myla redresser l'infortuné comme l'avait au préalablement indiqué l'Impure. Voulant tout naturellement appliqué la paume de ses mains sur la partie souffrante, l'Elfe dut se raviser à cause de la présence de matières fécales sur ses doigts. Bien qu'elle grimaça à cette observation, Thrilie se remémora les actes du jeune homme à l'égard de son ainée. Ce dernier avait agis sans se poser la plus petite question, et il se trouvait que l'instant était parfait pour le prendre en exemple.

-*Pardonnez-moi...* Se dit-elle alors qu'elle s'osait à franchir les barrières de l'hygiène pour arracher cet homme aux griffes de la mort.

Pour sûr, il était plus facile d'affronter les cannibales du désert, car en dépit des râles du gardien, Thrilie n'entendit que le son boueux émanant des déjections qui s'écrasèrent lorsqu'elle imposa ses mains sur le torse velu de Bob. Elle plissa des yeux, puis se concentra. Ses bronches étaient obstruées en raison de son stress. Un état préoccupant qui ne lui permettait hélas d'agir. L'homme devait avant tout se calmer, sans quoi, son soin serait inefficace ! La prêtresse pourrait le faire sombrer en état d'inconscience via une petite hydrocution, mais en le faisant, elle craignait que son coeur ne tienne le coup. Et si elle tardait à se décider, Bob mourrait dans une poignée de secondes. Aussi, la vieille femme fit office de muse pour Thrilie.

- Myla ! Interpella soudainement la prêtresse. Une fois l'attention de la guerrière captée, l'Elfe afficha une mine renfrognée tout en abaissant brusquement ses yeux sur la personne de Bob.

Le chemin des souvenirs Myla10

Le petite rousse observait sa vis-à-vis, puis marqua un temps d'arrêt lorsque cette dernière précipita son regard sur le visage bleui de l'homme. Pensant alors qu'elle l'encourageait à s'excuser pour son geste irréfléchi, Myla se lança dans un discours mielleux qui certes, transpirait de sincérité, mais qui n'était en aucun cas l'objet des attentes de Thrilie. C'est alors qu'elle surprit tout le monde en s'écriant à la guerrière de l'assommer ! Bouche bée, figée, elle n'était pas prête à entendre ce genre de verbe de la bouche d'une soigneuse. Mais lorsqu'elle hurla derechef avec toute la panique qu'elle contenait, Myla passa en mode automatique. Ainsi elle avança la tête de Bob à l'aide de son bras gauche, avant de lui administrer un violent coup de poing à l'arrière de son crâne. Le gardien émit un léger hoquet, puis perdit connaissance. Sous le choc, Myla n'osa plus bouger par la suite, comme si l'homme risquait de se briser au moindre mouvement de sa part. L'Elfe fut presque aussitôt soulagée lorsque sa connexion avec l'organisme de Bob lui permit de sentir qu'elle parviendrait à le sauver. Le faciès à présent détendu, Thrilie canalisait ses énergies curatives. Une opération qui devrait prendre quelques minutes, un temps durant lequel il était préférable de ne pas l'interrompre !

Le chemin des souvenirs Fao10

Les paluches encore souillées du dernier repas d'Adsila, Faolán assistait silencieusement à la scène qui se jouait devant lui. Il sursauta lorsque la petite Dame frappa le malheureux qu'elle maintenait en position assise. L'Elfe le lui avait demandé, ou plutôt ordonné si l'on se fiait au ton utilisé. Curieuse méthode pour aider quelqu'un, songea t-il. Mais qui était-il pour remettre en cause les actions d'une femme aux allures de prêtresse ? Aussi se contenta t-il de les contourner en rasant le mur pour s'en aller rejoindre son ainée. Par ailleurs, le garde qu'elle tentait vainement de réveiller semblait vraiment dans le cirage, à tel point qu'il n'émit aucune réaction lorsque Adsila le tapota de sa canne. L'orphelin se demandait bien ce qu'elle escomptait tirer de ce soldat. Car de ce qu'il avait eu le temps de voir, c'était la femme rousse qui était à l'origine de ce malheur, et l'Elfe qui avait contribué au toilettage de la grand-mère faisait manifestement partie de son groupe. En bref, Faolán se voyait mal témoigner en la faveur du gardien, alors que ces personnes leur avait apporté assistance. L'incident ne résultait que d'un quiproquo, selon lui, il fallait faire profil bas et laisser les choses se passer.

- Je pense que nous devrions le laisser roupiller encore un peu... Chuchota le jeune homme à l'oreille d'Adsila. Néanmoins conscient du malaise qu'il était susceptible de provoquer par son intervention, il ajouta : Sa formation militaire n'aidera pas d'avantage à le faire respirer. Il y a eu attaque, je suppose le calme préférable pour le moment... Finit-il par gémir.

Et alors qu'il terminait à peine sa phrase, le garde en question se mit à gesticuler. Outre ce fait, l'immense grille grinça puis se hissa lentement, si lentement qu'elle sera complètement ouverte d'ici trois minutes. Bien que moitié moins que ça serait nécessaire pour qu'un homme puisse passer. Et auquel cas l'envie prendrait à une des personnes présentes de forcer le passage en rampant, elle serait alors immédiatement gelée dans le temps !

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Ven 30 Oct - 21:40

Les quatre soldats qui veillaient à la sécurité du gros bonhomme étaient toujours dans le coma au pied de la grille. Même celui, allongé sur le ventre que je tapotais dans le dos, d'abord doucement puis un peu plus brutalement.

- Tss, des gardes en mousse... Comment ont-ils pu oser mettre des gardes pareils pour protéger leur entrée ? ils n'ont même pas su se défendre... Des incapables... Grommelais-je en m'arrêtant pour observer ce que faisaient les jeunes un peu plus loin sur le ventripotent. Bon alors, il s'en remet l'autre ? Donnez lui donc de la flotte comme je l'avais dit, raaah ça n'écoute jamais rien les jeunettes...

La rouquine l'avait redressé, la grisâtre, tentait de le rassurer, de lui apprendre à bien respirer pour se calmer et celle qui nous avait aidé à me nettoyer sembla essuyer ses mains de mes immondices sur sa poitrine dans un bruit écoeurant.

- Je doute que la puanteur de ma merde l'aide à reprendre son souffle au contraire... Cela ne va guère l'arranger...

La suite me fit bien rire, l'Elfe réclama silencieusement l'aide de la petite dame qui crut qu'elle devait s'excuser alors qu'en fait non, c'était pour l'assommer. Apparemment, ce type de demande n'était pas habituelle de la part de la magicienne ou alors la rouquine était une quiche dans ce qui était d'interpréter les expressions. Bien que la méthode me parut un peu brusque, c'était une bonne manière de calmer rapidement la crise du bonhomme qui avait commencé à prendre la couleur du ciel. L'Elfe devait sans aucun doute posséder des compétences de soigneuse et au vu de son sérieux, il ne fallait pas la déranger. Je décidais donc de revenir à mes gardes et de tenter de les faire réagir.

- Vous allez vous réveiller oui ?! Commençais-je à m'énerver en le retapotant avec insistance. Faolán qui m'avait rejoint me conseilla de les laisser dans leur état. Heinnn ? Mais pourquoi ? Ils doivent bien connaître leur chef, ils pourraient l'aider et ainsi nous faire entrer plus vite. Sa justification avait peu de sens à mes yeux. Oooh il a bougé ! S'ils n'ont pas de talents de soigneur, ils ont des jambes pour en chopper un à l'intérieur, répliquai-je. Quant à l'attaque, nous sommes innocents, et à moins qu'ils n'aient une mémoire de poissons rouges, ils témoigneront en notre faveur. Sinon je les assomme avec ma canne.

Un bruit de grincement se fit tout d'un coup entendre. Cherchant l'origine en regardant partout, je compris finalement que c'était la grille qui se hissait lentement. Histoire de bien signaler notre présence, je tambourinais les barreaux qui résonnèrent bruyamment.

- Ho hééé, c'est gentil de nous ouvrir mais quelqu'un doit venir ! On a cinq gens à terre ! Dépêchez ! Criais-je. Si personne n'accourt, on devrait peut-être y aller non ? demandai-je à Faolán. Je sais que ce n'est pas bien d'entrer sans être invité mais cela serait une preuve de notre bonne volonté en ce qui concerne trouver des secours. Le trouvant hésitant, je me ravisais. Il avait déjà fait beaucoup pour moi, ce serait mal de le faire ramper et moi, ben avec mon dos ce ne serait pas recommandé non plus. Non attend, j'ai une meilleure idée. Me tournant vers les demoiselles je leur demandais : Hé vous ! Vous êtes plus présentables, passez donc en dessous filez les chercher ! Toi, là, oui la grisâtre, tu ne fais rien de particulier, vas-y !

Mon derrière, bien que rafraichit grâce au tissu, me démangeait encore à l'intérieur. C'était donc en me grattant les fesses d'une main et en pointant l'autre la porte que je voulais l'inciter à m'obéir...

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Lun 16 Nov - 10:33

Thrilie ne perdit pas une seconde à reprendre la direction des opérations. Il fallait dire que depuis que nous nous étions rencontrées, je ne trouvais aucune limite à ses pouvoirs... qu'était elle au juste ? Des pouvoirs psychiques impressionnants, que ce soit avec les bizarreries des esprits de Myla et moi ou encore le rituel de "passage" de Slive. Puis son extraordinaire intervention aquatique face à l'incendie du village et enfin ses aptitudes de guérisseuse. Je commençais à croire qu'elle n'avait guère de limite et j'avais bien du mal à rapprocher cette elfe de la frêle jeune femme qui avait gratté à ma porte un soir, complètement apeurée.  J'aurais aimé la questionner, comprendre son voyage et ses origines mais elle, come Myla d'ailleurs, n'avaient pas vraiment eu envie de partager leur passé. Aussi avais je laissé tomber le temps de notre voyage.

Je m'écartais rapidement pour laisser la place à notre guérisseuse donc, quoique un peu dépitée de ne pouvoir me rendre utile depuis ce début de journée. J'eus un sourire lorsque je ressentis bien malgré moi son dégoût du au fait qu'elle n'avait guère pu se laver les mains avant d'entreprendre une action quelconque sur ce pauvre Bob. Au moins l'odeur devrait aider à le tenir éveillé ! Ce fut alors que Thrilie interpella Myla, et le geste associé à la parole fut plus qu'éloquent... ou pas car la guerrière ne sembla pas comprendre ce qu'on attendait d'elle. En même temps ce n'était pas tous les jours qu'une guérisseuse vous sommait d'assommer un patient donc  j'eus une grimace de sympathie à son égard lorsque l'elfe se mit à crier sévèrement. Après ça avait un coté très comique il fallait bien l'avouer. Aussi, autant pour masquer le rire qui menaçait de sortir de ma gorge que pour laisser tranquille la guérisseuse de mauvais poil, je me décidais à m'éloigner un peu et, ce faisant, tourner mon attention vers nos deux infortunés compagnons coincés eux aussi aux portes de Zanérim.

La vieille femme, pardon l'ainée harcelait les gardes à coup de canne. Je n'étais pas certaine de l'efficacité de cette méthode sur des hommes sonnés et manifestement Faolàn était du même avis. Sauf qu'en tout état de cause Adsila, elle, ne comprenait pas en quoi ses méthodes étaient déplacées. Il fallait avouer que les personnes d'un certain âge avaient toutes la même propension à être têtues, et à être persuadées d'avoir raison. Personnellement je n'intervins pas car si ce n'était pas très agréable pour les hommes assommés, ils ne ressentaient pour le moment rien et l'ainée avait au moins l'impression de faire quelque chose de bien. Je comprenais parfaitement ce sentiment pour l'heure, n'ayant servi à rien du tout depuis notre arrivée. En fait j'aurais été invisible ou non présente que la situation aurait été exactement la même. Aussi étais je un peu dépitée, voir un peu jalouse de mes deux compagnes. J'imagine que certains auraient été ravis de s'assoir et attendre que les autres agissent à leur place, alors que moi je ruminais, me plaignais et boudais dans mon coin, observant les autres en silence, finissant de me persuadée qu'ils s'en sortiraient mieux sans moi. Mes longues oreilles suivaient mon humeur, penchant leurs pointes vers le sol. J'en étais à me demander encore une fois pourquoi ce n'était pas à Myla ou à Thrilie que Slive avait confié sa mission. Sérieusement, au moins le tout aurait été entre de bonnes mains, capables et courageuses, au lieu de quoi....

Heureusement pour mon égo, avant que la dépression et l'apitoiement total ne s'abatte sur moi, la charmante voix d'Adsila retentit à nouveau dans ma direction. Je n'avais mis que quelques secondes à comprendre qui était la "grisâtre" du groupe. Ce n'était guère la première fois que l'on m'affublait de ce petit surnom. Je relevais la tête, cherchant à comprendre ce qu'elle voulait. Je n'avais pas remarqué les dernières actions en cours, trop occupée à me lamenter sur moi même. Je finis pourtant par saisir ce qu'elle désirait. Que je passe en dessous de la grille qui se relevait, afin d'aller chercher du secours et donc accélérer notre entrée. Ce qui en soi n'était pas une mauvaise idée, et en temps normal j'aurais volontiers accédé à sa requête. M'approchant des deux personnes, quittant ainsi ma position prostrée, je tentais un petit sourire à leur égard.

- Je crains de ne pas pouvoir. En fait je pense que personne d'entre nous ne devrait s'aventurer au delà de cette porte. Le corps, le visage, les mots de Slive se rappelèrent une fois de plus à mon bon souvenir. Cette ville est régie par le temps qui passe, et on ne peut entrer sans un... bijou bien particulier. Raison pour laquelle Bob  est à l'extérieur afin d'accueillir les visiteurs. Je pense plutôt que nous devrions nous préparer à expliquer la situation à ceux qui vont sortir.

Remarquant que l'un des gardes avait bougé, je me permis d'aller à sa rencontre et de me placer à sa hauteur afin de m'enquérir de sa santé. Les pauvres hommes étaient seulement sonnés et s'en sortiraient probablement avec un bon mal de crâne. Nous autres avions une belle situation sur les bras et faire comprendre la situation à ceux qui s'en viendraient par la grille ne serait peut être pas chose facile. Après tout, à leurs yeux ne venions nous pas d'attaquer les leurs ? Me relevant d'auprès du garde qui semblait reprendre lentement ses esprits, je me rapprochais du petit groupe contenant mes compagnes et Bob. Il était temps que je mette ma déprime de coté. D'accord je ne possédais ni les talents de Thrilie ni la force de Myla. Eh bien je l'acceptais ! Et je n'étais pas forcément très douée en règle générale mais j'étais là, je l'avais voulu, promis même et les lamentations ne me mèneraient à rien sinon à continuer de m'enfoncer. Je n'étais d'ordinaire pas quelqu'un en proie à l'apitoiement mais plutôt à la gaieté alors stop à la négativité ! Secouant la tête, résolue à chercher le bon coté de la situation pour laisser de coté ma mélancolie, je souris à cette remontrance intérieure. Souriant à nouveau, le cap définitivement passé, je mis doucement ma main sur l'épaule de Myla, et lui montrait la grille qui finissait de se relever. Pas question de déranger notre guérisseuse lors de ses soins. Je tenais simplement à ce que nous soyons prêtes pour la suite qui évènements.

- Je crois qu'on va avoir de la compagnie. Finis je en restant face à l'entrée, confiante en Thrilie pour nous appeler si le besoin s'en faisait sentir.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Ven 20 Nov - 18:10

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Pour tout vous avouer, Faolán ne savait plus où se mettre. Non pas qu'il avait honte d'Adsila, mais plutôt en son incapacité à la modérer. Le bout de chemin qu'ils avaient parcouru tous les deux n'avait jamais été aussi bruyant que ce début de matinée. Le jeune orphelin présumait du fait que inconsciemment, ou consciemment, il n'en savait rien en fait... la vieille femme appréciait la nouvelle compagnie, et que c'était sa manière à elle de le démontrer. Ces jours et ces semaines à errer tous les deux loin de toute civilisation les avait enfermé dans une certaine complicité. Les mots passèrent donc en second plan. En vérité, Faolán craignait que le caquet d'Adsila ne fasse fuir ces nouveaux gens, ou pire, se mette à dos les prochains ! Déjà que leur venue était énonciatrice de mauvais présage pour les gardes de la porte, voilà que son aînée se donnait presque en spectacle alors que la grille se hissait... Le dénudé aux mains souillées était angoissé, et cela pouvait se lire sur ses traits. Au sein de ses murs, si toutefois on leur accordait le droit d'y entrer, ils ne jouiraient plus de la liberté qu'ils avaient pu jusqu'alors partager. Alors même s'il restait optimiste en se disant que le charme d'Adsila ne souffrait d'aucune limite vis-à-vis des autres, qu'elle serait sa tolérance à elle ? Dans les deux sens, le jeune homme était pris à la gorge ! L'Elfe métissée sut toutefois apaiser la tension qui faisait battre son palpitant à un rythme effréné. Sa réponse à Adsila, bercée d'une gentillesse rare, lui arracha un imperceptible soupire de soulagement.

Le groupe de la petite Dame à la coiffe proche du couchant avait certes causé du tort aux hommes en poste devant le porte, mais il fallait lui reconnaître une bonté extraordinaire. Tout d'abord la guerrière qui s'en prit au gardien pour laver l'honneur d'une mamie dont elle ne savait rien. Puis la prêtresse qui l'aida sans sourciller, mais pas sans grimacer, à faire la toilette de son ainée. Et enfin l'Elfe au derme basané dont il ignorait les attributions, qui, par un simple écho de sa voix, fit comprendre à qu'elle point elle était patiente et compréhensive. Si cela était inhérent à son caractère, nul doute qu'il les aurait toutes prises dans ses bras pour les serrer contre son torse dégoulinant de sueur. Faolán se contenta cependant de hocher la tête pour remercier les dires de la métisse, laissant ainsi le choix des mots aux bons soins d'Adsila.

Tandis que la grille grinçait toujours, Thrilie terminait de restaurer Bob. Son retour le fit par ailleurs tousser avec fracas ! Et avec lui, les gardes en charge de le protéger reprirent consciences. Exception faite d'un, qui fut particulièrement brutalisé par la rafale de l'Elfe. Bien que groggy, Bob ne put réprimer un retroussement de ses narines devant l'odeur qui s'en venait enfumer ses cloisons nasales. Thrilie aurait bien voulu disposer d'une petite rallonge pour s'excuser du comportement de Myla, mais un comité de quatre personnes venaient de franchir la herse. Une arrivée qui fit l'effet d'une bombe dans le coeur d'Emy, car malgré la présence d'un homme et de deux soldats qui se trouvaient dans son sillage, l'Impure n'eut d'yeux que pour la petite fille qui l'accompagnait. Et bien qu'elle demeurait cramponner à la main du gaillard comme s'il s'agissait d'un proche parent, Emy était certaine de la reconnaître, et ce, pour la simple et bonne raison qu'elle en était convaincue ! Il ne pouvait en être autrement !

Le chemin des souvenirs Fae10

L'instinct d'Emy ne l'avait pas trompé, il s'agissait bien d'Elizia, celle là même qu'elle pensait ne plus jamais revoir. Et pourtant, elle était là, bien vivante, même si son sourire avait momentanément disparu. Car pour elle aussi ce fut le choc ! Complètement figée, la Fée fut incapable d'effectuer ne serait-ce qu'un pas de plus. Des souvenirs oubliés refirent surface des deux côtés. Une intensité dans les regards qui n'échappèrent point à Thrilie ainsi qu'à Myla, qui, à défaut de mieux, optèrent pour le mutisme. La seule chose que l'on put toutefois entendre une fois que le grille se tut, fut la brise chaude du désert. Même le groupe d'Elizia jugea bon de se taire, c'est dire la puissance des émotions qui oeuvraient entre ces deux là. Puis, comme dépassée par ce qu'elle éprouvait, Elizia ravala bruyamment sa salive avant d'émettre une toute petite sonorité qui donna lieu à une mélodie que l'Impure savait lui appartenir. Nul autre que cette bouche n'était capable de la nommer avec une grâce aussi innocente et pleine d'amour.

- Emy...

Le regard chargé de larmes, sa main quitta celle de l'homme avec lequel elle était venue, pour littéralement se jeter dans ses bras ! La tête lovée contre son buste, les paupières closes et les ailes frétillantes de bonheur, pour Elizia, plus rien d'autre n'avait d'existence. De leur côté, toutes gênées d'être présentes lors d'un moment aussi intime, Thrilie et Myla rivèrent leur attention sur la personne de Bob. Non pas qu'il faisait l'objet d'être une bête curieuse, mais sa position si proche du sol favorisait une certaine forme d'échappatoire. On pourrait presque dire qu'il en allait de même pour l'autre groupe. Et ce, même si les gardes désormais en mouvement commençaient à se plaindre de l'affront dont ils furent les victimes.

[Annonce : D'un commun accord, c'est au tour d'Emy de répondre Exclamation]

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Jeu 26 Nov - 15:41

Les gardes reprenaient peu à peu conscience ce qui était rassurant. Je sursautais lorsque Bob, toussant farouchement, se réveilla lui aussi des bons soins prodigués par Thrilie. Il avait l'air en bien meilleure forme que quelques minutes auparavant. Je me gardais de l'approcher, sachant pertinemment que notre guérisseuse ne voudrait pas que l'on se précipite au chevet d'un blessé. De plus, comme je l'avais signalé à Myla, nous n'allions pas tarder à avoir de la visite, c'était certain. Je reportais donc mon regard sur la grille au son incomparable dont les rouages mériteraient un peu  d'huile. Bientôt, comme je l'avais pressenti, un comité de quatre personnes se présenta via la herse. Lorsque mes yeux se posèrent sur la plus petite silhouette, soudainement, mon coeur manqua un battement, et le monde autour de moi disparut. Non, la ressemblance était frappante mais... ces cheveux, ces yeux, cette forme de visage,... il ne manquait que son magnifique sourire et... ça ne pouvait pas être elle, c'était impossible. Et pourtant mon coeur me dictait le contraire. Mes ressentis aussi. Tout mon être s'accordait pour dire que se tenait devant moi une petite fée que je n'aurais jamais cru revoir un jour. Complètement figée, incapable de bouger comme de parler, je ne pouvais que l'observer. Elle et cette mystérieuse lettre que l'on venait de...

*Une lettre ? mais quelle lettre ?* me demandais je, quittant la petite des yeux rien qu'une seconde le temps de vérifier mes mains qui étaient belles et bien vides. * Je deviens folle... j'étais pourtant sure que...*

Non à vrai dire je n'étais plus certaine de rien. L'impression que j'avais plus tôt ressentie était repartie aussitôt venue et je me retrouvais, complètement perdue, à regarder la petite fille dont le nom ne parvenait pas à franchir mes lèvres. Je sentais mon coeur s'accélérer et mes yeux s'humidifier. Ce fut à cet instant que l'apparition prononça mon nom d'une manière qu'elle seule connaissait. Alors je ne pus mettre en doute ma raison plus longtemps. Surtout que quelques instants plus tard, cette même silhouette chérie atterrit brutalement contre mon buste, s'étant littéralement jetée sur moi. Instinctivement je posais un genoux à terre, afin de me retrouver à sa hauteur. Là, de mes mains tremblantes qui n'osaient la toucher, j'essuyais les larmes qui s'en venaient entacher la beauté des ailes juste devant moi. Puis, enfin, comme sortant de ma torpeur, m'autorisant à accepter la réalité, je passais mes bras autour d'elle, calant mon visage près du sien en caressant ses magnifiques cheveux. De là, entre deux sanglots refoulés j'osais prononcer son nom.

- E...Elizia...

Avant de littéralement fondre en larmes. Le monde pourrait à cet instant s'écrouler que je verrais rien. Seule existait cette vie entre mes bras, cette amie qui, inexplicablement se retrouvait ici, et que jamais plus je n'aurais pensé pouvoir serrer contre moi. Evidemment qui dit émotion dit non-contrôle et je ne pus empêcher les terres alentours de trembler plusieurs fois, en proie aux mêmes tourments que moi. Oh ce furent de légers tremblements, un peu comme lorsqu'un grand troupeau de bêtes de somme passaient à la course devant vous. Rien de bien méchant donc, juste un peu remuant. Personnellement je ne les remarquais même pas, toute mon attention rivée à respirer, serrer, toucher, une amie retrouvée. Nous restâmes ainsi un instant qui me sembla à la fois trop court et infini avant que je ne me ressaisisse légèrement et que, reculant ma tête, je caresse d'une main son si doux visage. Je ne comprenais pas, j'avais besoin de savoir, c'était trop beau et je mourrais de peur que l'on me reprenne ce cadeau que les dieux venaient de me faire.

-Elizia...annonçais je doucement. Comment... comment est ce possible ? Je... tu... là bas...

Alors que j'étais parvenue à calmer la rivière de larmes, celle ci menaçait de faire une réapparition. Je pris alors plusieurs inspirations, ne lâchant pas Elizia des yeux, un peu comme si elle allait disparaitre d'une seconde à l'autre. Pourquoi cette peur  si profonde ? Je ne le comprenais pas totalement moi même, c'était comme si ce n'était pas la première fois que je revoyais Elizia depuis cette terrible journée. Je ne m'arrêtais néanmoins guère sur ces pensées, profitant simplement de l'instant présent. Et petit à petit, mon monde s'agrandit, tout comme ma vision. Je tournais la tête lentement, à droite, puis à gauche. Je me rappelais où nous étions, comment j'étais parvenue ici, avec qui, et dans quel but. Les derniers évènements avec Bob, Adsila et le jeune homme se rappelèrent aussi à ma mémoire. Je ne fis pour autant aucun mouvement. Je m'étais calmée, le choc étant passé. Il était clair que je voulais en savoir plus, la harceler de questions, continuer de la serrer contre moi encore des heures. Malheureusement je me rendais bien compte qu'il me faudrait attendre un peu. Je devais me reprendre, rien qu'un peu. N'étais je pas censée être une adulte ? Alors, forçant mes émotions vers le bas et retrouvant mon éternel sourire, je m'adressais à la petite fée.

-Tu es là, et ça... c'est le plus beau, le plus précieux cadeau que l'on pouvait m'offrir. J'espère que tu me raconteras tout ça.

Je décidais tout de même de rester à sa hauteur et de ne pas la lâcher sauf si elle le désirait. Qu'on vienne me l'arracher et je ne répondrais de rien ! Et ce même de la part de l'homme à qui elle tenait la main précédemment. J'étais prête pour la suite des événements, tant que cela n'impliquait pas une séparation d'avec mon amie miraculeusement retrouvée.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Sam 28 Nov - 0:27

La "grisâtre" finit par se reconnaître, sortant de ses rêveries ou plutôt... de sa tristesse vu la position de ses oreilles baissées, chose que je ne m'aperçu qu'au dernier moment. Étonnamment elle avait réagit à mon appellation mais pas au boucan de la grille. Se pourrait-il qu'elle déteste cette qualification liée à la couleur de sa peau au point de se réactiver seulement au rappel du racisme ? Je commençais à regretter mon sobriquet, craignant l'avoir finalement blessée davantage qu'elle ne l'était déjà, en me disant que je lui avais rappelé de mauvais souvenir avec cette discrimination non intentionnellement malveillante. J'en avais rien à faire de sa pigmentation, je voulais juste...avoir son attention, aussi je me préparais à m'excuser pour cette possible injure. Heureusement, son sourire et sa politesse me fit comprendre qu'elle ne l'avait pas mal prit. Par contre je n'ai absolument rien compris à cette histoire de temps et bijou.

- Merci pour votre mise en garde, mademoiselle... ? Je ne crois pas avoir entendu votre petit nom... Je ne souhaite pas utiliser mon surnom précédent, c'était sans doute trop...péjoratif. De cette façon je tenais à faire savoir que je voulais m'excuser, enfin à ma manière car elle n'avait pas dit qu'elle n'avait pas aimé mais au moins cela mettrait les point sur les "i" sur sa tolérance. J'espère qu'ils ne vont pas tarder à venir, je n'ai pas envie de poireauter davantage et accueillir avec un potentiel cadavre si l'autre longues oreilles échoue, grommelai-je en désignant le gros bonhomme du menton.

Je mourrai d'envie de passer la porte, il y avait désormais assez d'espace mais Faolán semblait me faire les gros yeux quand je fis un pas vers l'entrée ce qui me stoppa net. De toute évidence, il était du côté de l'elfe à cent pour cent en ce qui concernait patienter. Bon sang, elle était passée où la fougue de la jeunesse à vouloir outrepasser les règles ? Ils ont menti sur leur âge c'est ça ?! Résignée à ne plus bouger, je boudais, comme une gamine, les grosses joue en soufflant.

- Vous n'êtes vraiment pas drôles...

N'ayant rien d'autres à faire, on suivit la demoiselle rejoindre ses amies et observer l'évolution du malade. Ce dernier finit pas se réveiller avec une grosse toux.

- Ce n'est pas le moment de cracher vos poumons en plus ! Donnez-nous donc le machin chose qu'on puisse enfin entrer, on vous trouvera du secours au passage. Vos copains dorment encore...

Au même moment, la "grisâtre" nous alerta que de nouveaux venus approchaient, quatre silhouettes se dessinèrent en effet au pied de grille à présent entièrement levée, tandis que quelques-uns des gardes s'éveillaient.

- Bonjour vous ! Leur balançais-je afin de casser cette ambiance bizarre plongée dans le mutisme. Il y avait une petite fille aux oreilles pointues dans le groupe, qu'est-ce qu'elle pouvait bien faire avec eux ? Elle partait de la cité peut-être ? En tout cas elle avait les yeux drôlement bien humides, elle était si bien que ça cette ville pour qu'on ne veuille plus la quitter ? J'avais hâte d'y entrer alors !

- Est-ce qu'on peu pass.. je ne finis pas ma phrase que la gamine ravala bruyamment sa salive avant d'émettre un "Emy". C'est quoi "Emy" ? alors qu'elle se jetait sur la "grisâtre". Ah oui c'est celle là... et voilà que cette dernière se mettait à chialer aussi. De ce que je pu saisir entre ces bruits de pleurnicheries, la petite se nommait Elizia. J'imagine que cela faisait longtemps qu'elles ne s'étaient pas vu mais moi je n'ai jamais pleuré comme ça, ce concerto de sanglotage était vraiment étrange à contempler et personne ne pipait mot. De toute évidence je n'étais pas la seule à qui cela dérangeait car beaucoup firent mine de s'intéresser davantage au gros bonhomme.

- Bon, ça va... On a compris... Arrêtez de chigner ronchonnai-je. On ne va quand même pas rester des heures comme ça à vous voir vous assécher...Je suis assez ridée pour tous ici... Les gardes un peu plus loin allaient probablement entamer leurs plaintes eux aussi. Pas question qu'ils chouinent aussi sinon je les assomme. On peut enfin reprendre là où on en était ? questionnais-je d'une voix assez forte. Je vous la fait courte : On voulait entrer, le gros monsieur a rigolé, la petite dame n'a pas aimé, les gardes se sont inquiétés pour l'autre puis se sont évanouis, l'autre a fait un malaise et la Thrilie l'a soigné et il va mieux. Tout-va-bien !  Ma patience était à bout. On a beaucoup crapahuté, on a chaud, on a soif, on veut se poser. Je suis vieille et je n'ai plus de couches, je sens que je ne vais pas tarder à encore faire caca et tout salir. Regardez, mon pauvre Faolán n'a plus de vêtement à cause de ça et les dames l'ont aussi aidé à me nettoyer. Craignant que cela durent trois plombes pour des explications supplémentaires je décidais de jouer un peu la comédie. Faolán m'avait déjà vu faire ce coup là, il devrait comprendre assez vite ma manœuvre. Oulàlà je ne me sens vraiment pas bien, je, je, j'ai les jambes flageolantes, je vais m'évanouir. Puis je fis mine de vaciller dangereusement. Avec un peu de chance, on passera l'épisode du grondage pour du "sauvons mémé d'abord en les faisant entrer".

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Lun 29 Mar - 18:44

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La peau chaude d'Emy provoqua en elle un torrent d'amour d'une densité sans pareille. Telle une chute d'eau ; puissante, sublime et surtout... sauvage. Par conséquent, Elizia n'avait aucun contrôle sur ce qu'elle éprouvait. Son corps avait bougé, mais son esprit lui, était toujours sous la herse, elle pouvait d'ailleurs encore sentir la moiteur de la main qu'elle enserrait de la sienne. Les émotions finirent par s'associer à des souvenirs qu'elle savait ne pas lui appartenir. Mais lorsque le menton d'Emy cessa de reposer sur son épaule, ce fut un visage stoïque qui s'illustra à ses larmes. Elizia la regardait de ses yeux secs comme si la situation l'indifférait. Bien que son physique demeurait toujours le même qu'à son entrée en scène, elle ne semblait plus être la même personne qui, l'instant d'avant, se jetait à corps perdu dans les bras de l'Impure. C'était ce que reflétait son image extérieure en tout cas. Car depuis le siège de son esprit, la perception qu'elle avait du monde était quelque peu différente. Lorsque Emy balbutia ce qui fut autrefois son prénom, son coeur de Fée prit un nouvel envol, altérant par la même occasion l'idée qu'elle se faisait des perspectives. L'horizon gagna alors en profondeur tout en laissant à l'environnement proche le soin de se rapprocher. Jamais encore les grains de sable ne furent aussi nets, et la poussière... elle pouvait désormais en distinguer les particules. Avant ce moment, Elizia n'imaginait point que même la pruine pouvait s'apparenter aux flocons liliaux qui saupoudraient Freezis. Xiris fut-elle si maniaque que même le grain de poussière eut droit à sa propre identité de part le côté unique de sa forme ?

Seule sa respiration soufflait dans ses oreilles, alors quand Emy se détacha légèrement d'elle pour lui parler, Elizia vit sa bouche se fendre puis s'animer sans être en mesure de pouvoir l'entendre. Quelle importance cela dit ? puisque les mots se dessinèrent d'eux-mêmes sur ses lèvres aux courbes mélancoliques. Outre la multitude de pores qui pailletaient sa peau grise, les écailles qui bardaient jusqu'au plus fin de ses cheveux argentés, et l'association si harmonieuse entre la mélanine et la lipofuscine qui éclairaient son regard d'un vert profond, la petite Fée resta focus et fut en mesure de lire l'ensemble de ses paroles. Quand bien même celles-ci furent saccadées et chargées de questions, Elizia ne ressentit rien, pas l'ombre d'une émotion. Elle qui pourtant était certaine d'avoir éprouvé cela au moment où elle l'aperçut, ne se heurtait à présent qu'à un immense vide là où normalement devraient se baigner joie et tristesse. Son faciès témoignait de cette carence, mais cela n'effleurait guère d'Emy, enivrée par l'euphorie qui l'étreignait, l'Impure était incapable de refreiner ses ardeurs.

Lorsque la texture du tissu qui cerclait le cou d'Emy se resserra jusqu'à finalement se dérober à sa vue, Elizia comprit que l'effet dont elle fut soudainement investie, s'estompait. Un curieux acouphène lui annonça le retour de son ouïe, aussi put-elle entendre la réjouissance de sa vis-à-vis. Et bien qu'elle savait qui elle était, une voix inconnue annonçant les prochaines pluies lui aurait fait le même effet, autrement dit : rien. Tant mieux que cette fille répondant à l'intitulé d'Emy soit contente, mais il n'était pas de son ressort de veiller à ce que cela perdure. La Fée hocha finalement la tête en signe de compréhension, mais ainsi dénuée de toute compassion, cela lui donnait un air dédaigneux. Comme si son sort lui était égal, ce qui était malheureusement le cas. Ses bras qui n'avaient pas pour place le dos de cette Impure, finirent par rejoindre mollement le long de son corps. Le temps était précieux, raison de plus pour ne pas s'éterniser en de vaines palabres.

Le chemin des souvenirs Zane10

- Hobereau Galvin... Ânonna Bob le visage surpris.

- Du calme mon vieux, du calme. Répondit le fringant jeune homme. Contentez-vous de respirer. Ajouta t-il en portant un regard dubitatif sur la masse étrangère qui s'était formée devant la grille.

Bien qu'il afficha des yeux écarquillés au moment où sa main fut lâchée, désormais, Galvin revêtait l'essence même de la sérénité. Lorsque la terre se mit à vrombir, nul ne se méfia, et pour cause ; cela était chose commune en plein mois de Gaïa. En revanche, le comportement de Z'ia fut des plus inattendus ! En tant que Rédemptrice, l'accès à ses émotions lui était normalement impossible. Un écart qui fut toutefois anticipé par le cardinal Gantefroid. De sa bouche autoritaire, ces mots furent formulés : "Gardez bien à l'esprit qu'il s'agit d'une Fée, des effets secondaires en lien avec la Déesse Lourina pourraient surgir lors d'émotions supposées. Inutile d'intervenir si cela venait à se produire, venez simplement m'en faire part une fois la crise passée.". Fort de ce souvenir, Galvin finit par tendre son bras en direction de Z'ia qui venait de se retourner pour lui faire face.

- Maig'da, il ne me sied guère d'arpenter la frontière, je réclame châtiment ! Déclara la Fée après s'être défaite de l'étreinte de l'Impure. Puis elle entreprit de le rejoindre tout en s'adressant aux étrangers. Soyez les bienvenus en Zanérim, le gardien étant inapte, Maig'da va s'occuper de votre cartouche. Je vous prie de vous présenter à lui chacun votre tour. Gardes ! Vociféra t-elle de sa petite voix afin d'être entendue de tous. Veillez à ce qu'aucun incident ne survienne. Quant à vos plaintes éventuelles, je vous encourage à les réserver pour une confidence sur l'oreiller ! Avait-elle sommé sans laisser à quiconque le droit de rouspéter.

On ne pouvait être plus clair, selon Galvin, il était inutile d'en rajouter, quant au châtiment que réclamait Z'ia, il en revenait de la responsabilité du cardinal. Il demeurait toutefois un élément perturbateur dont il fallait s'occuper : la vieille dame. Peu avant que la Rédemptrice ne recouvre ses esprits, celle-ci n'avait cessé de geindre. Rien de bien grave en soit, mais si elle se donnait autant d'importance en tant qu'étrangère, qu'en serait-il une fois dans l'enceinte de la cité ? L'Hobereau comptait ainsi lui faire don d'un cartouche un peu spécial. Ce dernier avait déjà fait ses preuves auprès des pires garnements que Zanérim ait connu. Le Paipul était son nom, outre le fait d'afficher le temps dont disposait son propriétaire, un lot de trois zéros dénué de titre figurait à sa base. Le nombre paraîtra une fois que le Paipul sera lié à son hôte. Pour les plus insupportables, dix était le chiffre parfait. En gardant cet exemple ; si la personne sous le joug du Paipul venait à prononcer plus de dix mots au cours des vingt-quatre prochaines heures, son temps global s'abaisserait en conséquence de l'infraction. Une heure de perdue par mot interdit, autant dire qu'à se rythme, nombreux furent ceux qui perdirent la vie en se pensant au-dessus des lois.

Le chemin des souvenirs Dd10

Thrilie ne cacha point son étonnement en voyant la petite Elizia investie d'une froideur telle que cela finit par engourdir son empathie. Sans même une excuse, elle s'arracha aux bras d'Emy pour retrouver cet homme qu'elle appelait Maig'da. Nul besoin d'être de la région pour comprendre qu'il s'agissait là d'un titre. La question est ; qui était-il pour elle ? à l'évidence, il occupait une place autrement plus importante que celle de l'Impure, et ce, même si cette dévotion s'effondra l'espace d'un instant. Le gardien finit par se rassoir après que la Fée s'adressa aux gardes. Il acquiesçait mais non sans émettre une petite réserve. Comme s'il avait un passif avec ce Galvin. La prêtresse peinait à se montrer amicale après ce qu'elle venait de voir, mais se promit toutefois de ne point faire de zèle. Restait à voir si Myla entretenait les mêmes ambitions...

Afin de laisser à Emy le soin d'atterrir dans cette réalité désolante, Thrilie encouragea Adsila à se présenter en première pour recevoir son cartouche. L'Elfe n'avait rien dit, elle lui fit simplement comprendre par le regard que la priorité lui était acquise, ce que la guerrière confirma par le même procédé. Et alors que sa magie débarrassait ses mains de leur souillure, Thrilie s'assit en tailleur juste en face de Bob de façon à pouvoir intervenir en cas de rechute. La prêtresse se disait qu'une fois Adsila passée, ce sera au tour de Faolán. Quant à leur groupe, cela se fera en fonction de ce que Emy décidera.

Le chemin des souvenirs Fao10

Les évènements auraient pu se poursuivre selon cet arc narratif, mais Adsila avait manifestement une idée bien à elle en tête. Considérant que l'épisode trainait un peu trop en longueur, la mamie s'osa à leur sortir le grand jeu. L'orphelin était prêt à tout pour son ainée, mais de toute évidence, la malheureuse n'avait rien retenue de la dernière leçon. Ainsi, et pour la troisième fois depuis qu'ils hurlaient tous deux à la mort, Adsila s'adonna à son péché mignon. Bien que Faolán se doutait où elle voulait en venir, il ne parvenait cependant toujours pas à comprendre ce qu'elle éprouvait en le faisant. Toutefois, ne souhaitant guère assister au fiasco de la fois précédente, le jeune homme dépenaillé eut tôt fait de masquer de sa propre voix, les braillements d'Adsila. Au son viril de ses cordes vocales, la Fée se mit à le fixer.

- AU-SECOURS JE VOUS EN PRIE !!! heuu... VITE, heu... ELLE A MAL ! Elle le regardait toujours. AIDEZ LA ! Ses sourcils sont rigides, elle ne réagit pas. SON... Elle s'avance, mais pourquoi s'avance t-elle ? SON COEUR SE... Elle fait trois têtes de moins que lui, mais il préférait avoir à faire à une géante. FAIT... IL se fait vieux... Acheva t-il dans un souffle, comme pour se débarrasser de ce rôle bien trop lourd pour lui. *Repartez s'il vous plait...*

Pourquoi avait-il fait cela ? Aurait-il eu l'audace de se penser plus douer qu'Adsila pour jouer la comédie ? Sans cette Fée, y serait-il parvenu ? Il voulut sincèrement donner suite à la ruse de son ainée, Faolán eut même dans l'idée de veiller à ce qu'elle tombe tout en la préservant de sa rencontre avec le sol. Mais la Fée, Elizia, trônait juste à côté de lui désormais. Son air impassible cachait une intelligence qui le terrifiait. Ses iris rebondissaient entre Adsila et sa personne, et avec son expression qui n'en n'était pas une, elle l'incitait à avouer devant tous qu'il était en train de se livrer à un mensonge éhonté.

- Si vous avez du temps à perdre, l'immensité du désert vous sera salutaire. Puis, comme elle était venue, elle s'en retourna auprès de Galvin.

Quand bien même ses paroles furent douloureuses, sa voix l'apaisa à l'instar d'une berceuse. Un peu plus, et le silence lui aurait fait dire des choses qu'il aurait sans doute regretté. Faolán soupira intérieurement, mais ses yeux et ses épaules tombantes se chargèrent de démontrer ce qu'il tentait maladroitement de cacher.

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Adsila
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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Sam 3 Avr - 20:12

Mon numéro était parfait : le ton faible et inquiet, ma façon de trembloter, les rides bien en place, cela devrait les convaincre ! Allez mon p'tit Faolán, donne nous du tiens ! Ce fut donc en hurlant affolé qu'il m'accompagna dans ma scène, hélas ses hésitations ne rendaient pas vraiment la représentation très cohérente... Ralala il aurait pu faire un effort, mais vu qu'on avait commencé, il fallait terminer. J'adaptais ma comédie en fonction de ses commentaires, lorsqu'il dit "elle a mal", je gémis de douleur, lorsqu'il indiqua l'endroit de mes maux, je serrais mon poing sur ma poitrine en me recroquevillant sur elle avec un "aaaargh, ça fait si maaaal". Enfin histoire d'appuyer cette souffrance je me laissais doucement tomber au sol pour geindre en position fœtale, puis je m'appliquais à faire couler des larmes de crocodiles à l'aide d'une petite pincée de poussières du sol.

La petite s'était finalement rapprochée, était-ce un succès ? Son regard allait de moi à Faolán pour ensuite revenir vers moi. Son expression faisait froid dans le dos : elle n'en avait pas ! Pourquoi diable cette gamine n'avait aucune compassion ? Notre jeu était pourtant pas si mal ! Serait-ce parce que mon p'tit loup ne s'était pas accroupi près de moi ? Sans doute pas assez prévenant à ses yeux... Quoi qu'il en soit, cette abominable gamine nous envoyait paître dans le désert avant de retouner auprès de son nounou... De toute évidence elle avait percée notre farce... Enfin bon, vu l'attitude honteuse de Faolán, notre culpabilité ne devait faire aucun doute. Je le gronderai plus tard pour ne pas s'être donné à fond...

Voyant qu'il ne servait plus à rien de faire des simagrées, je me relevais avec difficultés et extrêmement ronchon. D'une, parce qu'on avait échoué à convaincre, et de deux parce que cette petite peste avait été hautaine au plus haut point. Je la croquerai bien pendant cette nuit... là, elle aurait eu une vraie raison de vouloir nous laisser dehors...

Ce fut la jolie voix de l'elfe qui me sortit des mes pensées vengeresses. Au moins, Elle, elle avait été gentille ! Elle m'encourageai à aller chercher le cartouche en première. Au moins, Elle, elle laissait la place aux vieux d'abord ! Ainsi que la petite dame rousse. Satisfaite de retrouver une certaine priorité, j'allais fièrement chercher cet objet étrange, tout en fusillant du regard la morveuse aux oreilles pointues.

- Il sert à quoi ce... cartouche ? Marmonnai-je toujours de mauvaise humeur, en le regardant sous tous les angles. C'est ça le "bijou bien particulier" dont parlait la Emy ? il faut juste le garder sur soi ? C'est tout ? Interrogeai-je pendant que je me poussais pour laisser les autres récupérer le leur. Il se passe quoi si on le perd ou laisse dans un coin ? Voyez-vous je suis parfois tête en l'air...

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Lun 5 Avr - 15:10

Je nageais en plein rêve. Notre rencontre si lointaine à présent me semblait dater de la veille. Elizia était ici, a Zanérim. Mon esprit ne parvenait pas à réaliser pleinement ce fait pourtant établi. En effet elle m'avait reconnue, c'était même la créature ailée qui s'était jetée dans mes bras et non l'inverse. Il ne pouvait donc s'agir d'une erreur de ma part. Et pourtant, je ne pus m'empêcher de me poser une fois de plus la question lorsque, tel un ouragan destructeur, toute émotion disparut de l'esprit de la petite fée. Juste avant, j'étais certaine d'avoir perçu sa surprise, et sa joie, un doux mélange coloré qui s'était même accentué à la prononciation de son doux prénom... Il m'avait d'ailleurs fallut quelques temps pour remarquer le soudain changement qui opérait tant j'étais concentrée sur ma propre euphorie. Or, présentement, le néant leur avait ravi la place et ce n'était qu'une enveloppe vide qui se tenait à présent juste devant moi. Je pouvais d'ailleurs le voir sur son visage qui n'avait plus aucune expression. A peine hocha t'elle la tête avant de se dégager pour rejoindre l'homme qui l'accompagnait. Sidérée, je n'eu même pas le réflexe de me relever ou de tendre la main alors qu'elle s'éloignait de moi. J'essayais juste de comprendre ce qu'il venait de se produire.

Hélas il ne me fut guère permis d'analyser plus avant puisque la voix tant aimée se fit entendre. Je ne pus réprimer une grimace à son ton, si éloigné de celui que j'entendais encore au plus profond de mon esprit. Oh bien sur, après une phrase incompréhensible elle ne manqua pas de nous saluer, cependant il n'y avait aucune similitude entre l'Elizia que je connaissais et cette attitude hautaine, ces ordres qui émanaient à présent de sa bouche. Avait on échangé ma précieuse petite fée ? Était ce là une jumelle dont je n'avais pas connaissance ?

*Ce n'est pas possible, elle n'aurait pas pu me reconnaître...*raisonnais je, complètement hermétique à ce qu'il se passait autour de moi. Je ne vis ni les simagrées d'Adsila, ni l'aide que lui apporta Faolan, toute à ma contemplation de la créature ailée.

Une fois encore, j'analysais ses émotions, laissant mon empathie me guider. Rien... absolument rien. Etait ce même possible ? J'essayais de me souvenir d'un moment semblable sans trouver de référence sauf pour... des personnes qui venaient d'expirer. Il fallait souvent quelques instants pour que leur esprit devienne vide de toute émotion. C'était étrange et fascinant à la fois. Pourtant imaginer Elizia comme étant "morte" était juste terrifiant. J'en frissonnais, refusant totalement cette idée sans vraiment savoir pourquoi et secouait la tête en me relevant finalement. Ce fut mon prénom, pour ne pas changer, qui attira mon attention et me permit de sortir de ces sinistres pensées. C'était Adsila. Elle regardait le cartouche qu'on venait de lui attribuer, posant les questions qui me tourmentaient peu avant.

Cherchant mes compagnes de voyage des yeux, je fus rassurée de voir Thrilie et Myla non loin de moi. Je me rapprochais d'elle, leur lançant un petit sourire d'excuse. Je leur expliquerai la situation plus tard. Pour le moment, il semblait que c'était à notre tour de nous présenter pour recevoir notre cartouche. Fatiguée, exténuée même de par la chaleur, le voyage et cette série d'évènement, je voulais juste un peu de répit. Ou des éclaircissement tant qu'à faire. Je n'irai pas jusqu'à espérer des réponses à nos nombreuses interrogations autour de cette cité, ce serait tenter le destin, et nous n'avions aucunement besoin de davantage de problèmes. Néanmoins je savais que je ne partirais pas d'ici sans avoir tenu ma promesse à Slive. S'ajoutait à cela l'énigme Elizia car il était tout à fait impensable que je la laisse comme ça.  Non sans appréhension, je finis par faire quelques pas en avant vers cet homme qui semblait chaperonner mon...amie, avant de finalement laisser mon regard s'égarer sur Elizia à nouveau.

- Elizia ?  Puis je passer un moment avec toi dans cette ville ? S'il te plait Elizia... tu...

Ma voix était basse et douce. Je ne savais que dire ou comment formuler mes phrases. Tout était si nu en elle... pourtant je ne pouvais pas abandonner. Ce serait comme la laisser....en détresse, perdue dans un monde qui n'était pas le sien. En tout cas c'était la mon ressenti face à son comportement si étrange. Ma phrase ne se finit jamais, il n'était pas question de lui poser davantage de questions personnelles devant un tel public. Je respirais alors un grand coup, décidant que c'était à mon tour de poser des questions à cet homme. En fait je voulais le harceler sur la fée, leur rencontre, leur lien,... pourtant ce n'était pas judicieux aussi me contentais je de songer à nos besoin du moment.

- Quelle est la différence entre un cartouche pour nous trois, énonçais en désignant Myla puis Thrilie, et un cartouche chacun ? Je repris mon souffle avant de pousser ma chance. Aussi nous cherchons la famille d'un homme mais je ne possède que son prénom. Sauriez vous m'indiquer un endroit où l'on pourrait nous renseigner ?

Je ne le remarquais pas, mais mon ton s'était fait tranchant, raide, et sec dés que j'avais commencé à m'adresser à lui. Inconsciemment je lui reprochais l'état d'Elizia qui me préoccupait au plus haut point. Je désirais des réponses, j'étais venue en chercher et à présent je n'en avais que davantage de par sa faute. Oui la sienne. Il avait tenu sa main, il semblait la connaître mieux que tous les autres présents. Il devait donc être responsable au moins en partie, d'elle. Et comme ma patience s'était bien effilochée durant ce long voyage, je prenais assez mal ce nouveau revirement de situation. Il était donc tout à fait logique que je trouve quelqu'un sur qui rejeter un peu de ma frustration du moment, or cet homme était juste parfait pour cela.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Ven 4 Fév - 12:32

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Le fait que Elizia ait reconnu puis étreint cette Impure qui à présent le questionnait au sujet du cartouche, ne laissa aucun doute planer dans l'esprit de Galvin. Le passé de la Rédemptrice l'avait rattrapé, et avec lui les malheurs qu'il contenait. Bien qu'il sut taire ses émotions pour ne point éveiller les soupçons de ces êtres supposés empathiques, le hobereau comptait bien ne jamais lui laisser l'opportunité de franchir le seuil de cette cité ! Interpréter de la bonne façon, son livre des lois devrait lui permettre de la faire escorter par delà Les dunes cendrées. Il en irait de même pour celles qui l'accompagnaient si jamais elles s'entêtaient à plaider sa cause. Quant aux deux autres, Galvin ne voyait aucune objection à leur fournir un cartouche. Ce qu'il fit en exposant celui qu'il destinait à la vieille dame juste sous le nez de l'Impure.

- Vous n'avez rien à faire ici ! Répliqua farouchement le jeune homme. Zanérim est réservée aux marchands et aux diplomates, quant à vous, DEHORS ! Appuya t-il par un signe du pouce jeté par-dessus son épaule.

Ayant nombre de fois fait la navette entre Nandis et Zanérim en compagnie de son paternel, Faolán fut aisément reconnu en dépit des salissures qui bardaient son corps. Quant à Myla et Thrilie, toutes deux se retournèrent en parfaite synchronisation à l'instant même où Galvin aboya le mot : DEHORS ! Mais avant qu'elles n'aient pu s'insurger, un nouvel intervenant donna de la voix depuis le dos du fougueux hobereau.

Le chemin des souvenirs Marcha10

Témoin de l'épilogue d'un discours qu'il jugea injustifié, Sven ne put demeurer silencieux. Plus encore lorsqu'il reconnut les personnes qui sauva son convoi de la tribu des Charognards. Lui qui venait simplement proposer un nouveau contrat au "petit" Galvin, voilà qu'il le voyait traiter ces gens comme s'il s'agissait de la pire des vermines. Il eut peine à le croire tant il estimait le garçon, mais ses oreilles ne le trompaient guère... Interloqué, le jeunot se retourna vivement, puis écarquilla les yeux. En Zanérim, il était bon de savoir que les marchands étaient au moins aussi sacrés et respectés que le Sultan Ali Sohan, alors même s'il ne jouissait point d'un titre officiel semblable à celui de Galvin, sa renommée suffisait à l'éclipser. Sachant cela, l'hobereau se figea dès qu'il aperçut le visage balafré de Sven, lequel s'avança jusqu'à ombrager l'expression médusée qui campait sur ses traits.

- Sir Rotabla... Balbutia timidement le jeune homme.

- Puis-je savoir ce que vous faites ?! Tonna le marchand en second.

- Je suis dans mon bon droit. Se justifia Galvin, retirant cet air coupable qui le discréditait. Cette fille... A peine l'eut-il désigné de son index, que Sven s'offusqua.

- Cette fille ! Reprit-il sèchement. Sachez pour votre gouverne que cette fille se prénomme Emy, et les demoiselles qui l'accompagnent ; Myla et Thrilie. Puis en s'adressant à ces dernières, il ajouta : Mesdames, je suis votre obligé. Ponctuant sa phrase d'un sourire aussi bref que discret, son regard se reporta sur le principal intéressé.

- Emy, grommela Galvin, comme si sa bouche éprouvait une offense à prononcer ces syllabes, représente un danger pour l'un de nos membres. Puis il se tut, faisant ainsi comprendre à son interlocuteur qu'il ne pouvait en dire plus.

- Alors faites en sorte d'isoler le membre concerné, car il n'est pas question de laisser ces personnes sur le perron ! Fatigué d'affronter le regard fuyant de son vis-à-vis, le marchand riva son attention sur le cartouche qu'il prédestinait à la vieille femme.

- Vous ne...

- Un PAIPUL ?!!! Coupa l'homme d'une voix glaciale. Vous êtes sérieux Galvin ?! Le fait qu'il s'empresse de le cacher suffit à prouver qu'il ne s'agissait point d'une étourderie. Vous comptiez faire quoi de cela ?! Trahi dans son amitié qu'il portait au garçon, Sven s'énerva comme jamais auparavant. Bon j'en ai marre là ! Ou vous me dites TOUT DE SUITE ce qui se trame dans votre cerveau fêlé, ou je saisis un objet contondant, le premier et le plus gros qui me vient, pour vous l'enfoncer dans un orifice de votre corps qui voit la lumière du jour si rarement, que les habitants des Abysses eux-mêmes n'y toucheraient pas avec une lance rouillée de six mètres de long, suis-je assez CLAIR ?!

Evidemment, Galvin ne trouva rien à répondre, et ce, malgré le châtiment énoncé. Et pour cause, il craignait que sa raison ne lui vaille une correction plus dure encore. Sven le comprit et lui arracha la besace qui renfermait les cartouches. Il en sortit cinq identiques à celui qu'il portait, et les plaqua contre le torse vibrant du gamin. A ce geste il intima :

- Chargez les de quatre-vingt dix jours chacun, et à mes frais ! Son regard autoritaire s'évapora presque immédiatement lorsqu'il se posa sur le groupe d'étrangers. Pardonnez-moi de ne pouvoir faire d'avantage, mais si vous veniez à rencontrer le moindre souci après que je vous ai quitté. Dit-il avec bienveillance. Adressez-vous à Roald Guivemin, il saura quoi faire.

L'ensemble des gardes, Bob ainsi qu'Elizia demeurèrent silencieux pendant que Sven jouait les redresseurs de torts. Tous savaient qui il était, et les relations qu'il avait. Autrement dit, si Galvin ne s'exécutait point, il pouvait le délester de ses titres, allant même jusqu'à l'exile ou la mort. Il n'y avait qu'à voir les chiffres astronomiques dansant sur son cartouche pour se faire une idée des richesses qu'il couvait. Un oeil aiguisé pourrait lire : Cent soixante mille huit-cent quarante deux. Un nombre que fut amputé de quatre cent cinquante jours, lesquels furent partagés équitablement en cinq par ce cher Galvin. Une fois que chacun d'eux aura pris son cartouche, et suspendu à son cou, alors tous pourront entrer. Sven tendait à présent une main avenante en direction d'Emy. Paume vers le haut et ouverte comme elle l'était, seule une autre main serait à même de l'honorer.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Dim 6 Fév - 16:57

Concernée par l'état de ma vieille amie, et pressée d'enfin pouvoir passer l'entrée de cette cité, j'estimais normal que l'on réponde à nos questions. Celles de la vieille femme étaient tout aussi valables. Pourtant cet homme semblait nous prendre de si haut que je ne pouvais m'empêcher de me sentir rapetisser face à lui. Quelle arrogance ! Je n'expliquais pas comment un être aussi doux qu'Elizia puisse être proche de lui. Myla et Thrilie n'ajoutèrent rien, semblant attendre elles aussi. Après de longues semaines de voyage n'avions nous pas mériter d'entrer en Zanérim au moins quelques heures ? La requête de Slive tournait en boucle dans mon esprit. C'était bien mal engagé. Il n'était cependant pas question de se laisser gagner par la négativité, les habitants de la ville pouvaient être bien différents, je n'allais pas juger un peuple de par quelques représentants. Au moins l'antipathie était réciproque. J'étais certaine qu'il ne tenait pas à ce que nous restions dans les parages. L'élan de reconnaissance d'Elizia envers moi pourrait il en être la raison ? Il avait beau cacher ses émotions, il ne pouvait s'empêcher de les ressentir. Cela se confirma lorsqu'il reprit la parole.

Restant un instant coite, quelque peu abasourdie, je regardai tour à tout le pendentif qu'il exposait juste devant mon nez et son expression farouche. Pour qui se prenait il celui ci ? Je n'allais très certainement pas me laisser intimider de la sorte ! J'avais eu mon compte de donneur de leçons avec mon statut d'impure. Ce Galvin rappelait à mon souvenir cet homme de la terre du phénix que j'eusse croisé lors de mon errance. Alors que je venais simplement en quête de découverte, de commerce et pourquoi pas de connaissance, voilà que celui ci en plein travail dans son champs aux abords de l'entrée de la bourgade s'était approché, fourche à la main pour me sommer sans la moindre explication de m'en retourner d'où je venais. Je lui rétorquais que je pouvais passer loin de ses terres si la vue d'une étrangère semblait lui déplaire mais qu'il ne pouvait m'interdire l'accès à tout un lieu. Cela avait sembler le mettre hors de lui. Il s'était mis à crier une histoire d'elfes fragiles, incapables de travailler et qui s'en venaient profiter de leur dur labeur. Je ne comprenais absolument pas son discours tant ses propos semblaient dénués de tout sens. Je retins simplement que seuls les humains étaient les bienvenus ici. Je ne vais pas m'étendre ici sur la situation, disons simplement que l'injustice de la situation me fit perdre mon calme.

Il était donc plus que certain que j'allais montrer à ce Galvin ou Maig'da comme le nommait Elizia  que le respect était du à tous. Pourtant, avant que moi ou n'importe qui d'autre puisse réagir, la voix d'un homme s'éleva et une silhouette s'avança. J'ouvris de plus grands yeux, étonnée de voir sir Rotabla, le marchand en second du convoi avec lequel nous avions cheminé, prendre la parole. Il semblait bien connaître Galvin ce qui était après tout assez logique au vu de ses fréquents passages par Zanérim. L'homme était intimidant, du moins de mon avis. De plus il devait bénéficier d'un certain statut en ces contrées puisque l'autre se crut obligé de se justifier. Mon nom sonna telle une insulte dans sa bouche alors qu'il me pointait du doigt comme une bête dérangeante. Ne souhaitant guère lui donner raison en laissant éclater ma colère en public, je lui lançais néanmoins un regard qui en disait long. Un danger moi ? Quel culot... Je n'avais que les plus pures intentions envers Elizia, celle dont il parlait à coup sur.

Ayant besoin d'un peu d'air je fis quelques pas sur le coté, tournant délibérément le dos à Galvin. J'entendais distinctement l'éclat de Sir Rotabla à son égard. Mais lorsque je relevais les yeux, je vis la jeune fée qui semblait si indifférente à tout ici présente. J'en profitais alors pour me rapprocher d'elle et la gratifier d'un doux sourire. La voir sans aucun signe de reconnaissance sur son visage me faisait tellement de peine...   C'est alors qu'un nouveau flot d'images se décida à envahir mon esprit. J'y vis Elizia mais aussi une humaine étrange et... la petite fille fée qui me hantait depuis l'attaque du convoi. Söomine. Elle s'appelait Söomine. Je m'en souvenais maintenant. Mais pourquoi son souvenir était il associé à cette femme et à Elizia ?  La tête emplie de questions, je levais la main, la glissais lentement le long du visage de mon amie en prononçant quelques mots à elle seule.

- Elizia, je t'en prie souviens toi du jour où on s'est rencontrées.  S'il te plait retrouve moi, cet homme te cache des choses. Sondant son regard j'ajoutais, suppliante, en souvenir de ce que l'on a partagé fais moi confiance...

Je laissais retomber ma main ayant entendu un bruit comme un déchirement. Je reculais, me tournant à nouveau vers les deux hommes. Je rangeais dans un coin de mon esprit ces étranges images venues de loin. Je prendrai le temps de les analyser plus tard. Sir Rotabla venait de nous offrir quatre vingt dix jours à tous les cinq. Je vis avec un peu d'angoisse le compteur de son propre pendentif être débité alors que la transaction s'effectuait. Et le voilà qui s'excusait à présent... Comme si nous avions pu nous payer autant ! C'était bien plus que tout ce que j'espérais. Je retins néanmoins le nom qu'il donna avec un hochement de tête, un peu hébétée de la tournure de la situation. Puis avec autant de gentillesse qu'il en avait eu à mon égard, j'arrachais des mains de Galvin les pendentifs et me dirigeais vers Adsila et Faölan. Je leur en tendis deux en baissant légèrement la tête.

- Tenez, je m'excuse de vous avoir mêlé à nos affaires et d'avoir ralenti votre entrée à tous les deux. J'espère que nous pourrons faire plus ample connaissance.

J'offris finalement les deux autres pendentifs à Myla et Thrilie qui étaient restées silencieuses elles aussi. Puis je passais le mien autour de mon cou. Enfin ! Nous allions pouvoir entrer, ce précieux ticket chargé que je regardais avec un mélange d'inquiétude et de curiosité. Je tenais à remercier l'homme nous ayant si gracieusement pourvu de ces cartouches et je le vis alors tendant une main dans ma direction. Si j'avais rosi lorsqu'il avait eu le soin d'apprendre mon nom à Galvin, je sentis à nouveau une vague de chaleur au niveau de mon visage. Après un dernier regard en direction d'Elizia je saisis l'invitation de Sir Rotabla avec un grand sourire.

- Merci Sir, vous n'étiez pas obligé...je...nous... enfin vous nous avez cependant beaucoup aidées.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Sam 12 Fév - 22:01

J'attendais des réponses mais elles ne venaient point. Le jeune homme semblait pensif et regardait plutôt les trois femmes. Je fulminai intérieurement, alors comme ça on ignorait les anciens ? Je me contenais car on avait pas encore passé la porte mais une fois à l'intérieur, je me promis de lui rendre également visite à la nuit tombée... Emy s'était approchée entre temps et avait également des questions. Apparemment elle avait eu des informations plus précises sur le bijou car j'appris qu'il pouvait être partagé. Je venais de dire que j'étais tête en l'air alors pourquoi il ne me proposait pas un partage avec Faolán ? J'interrogeais mon jeune ami du regard pour voir s'il serait intéressé par cette option. La grisaille ajouta être à la recherche d'une famille d'un homme dont elle n'aurait que le prénom. C'est bien vague tout ça ma p'tite, pensais-je, quitte à demander, précise le nom de ce bonhomme, il aurait pu te répondre directement... Enfin bon, ce n'était pas mes oignons et m'en désintéressais immédiatement. Je me fâchai en revanche lorsque le jeune hobereau voulu chasser Emy et ses amies.

- QUOIIIII! Commençais-je à m'insurger sur cette injustice en levant ma canne quand une voix survint derrière lui. Allons bon, c'est qui ça encore, ronchonnais-je en reposant mon aide. Je craignais qu'un nouveau protagoniste nous mette des bâtons dans les roues. C'est que je commençais à avoir mal aux gambettes moi ! Je n'en pouvais plus de prendre racine ! Je me calmais quand je vis le visage de l'hobereau se décomposer. Ce fut même avec un plaisir jouissif que je suivis cet échange. Le nouveau venu, un Rotabla, dominait le jeunot, l'enguirlandait. Il connaissait les trois demoiselles et prenait sa défense. Tant mieux, pensais-je, avec un peu de bol, il accélèrerait finalement notre entrée. Mais je déchantais vite lorsqu'il parla de mon cartouche. Je comprenais vite à la colère du balafré et l'attitude coupable du garçon qu'il s'agissait d'une crasse. Je vis rouge.

- Un pet d'poule ?! Mais c'est quoi ça ?! Il voulait me faire quoi ? puis plongeant mon regard dans les yeux du gamin je l'apostrophais directement, TU voulais me faire quoi ?! me retournant vers le barbu, je l'encourageai vivement à appliquer son idée, Sir Rotabla, prenez donc ma canne et fourrez la lui dans le derrière ! ALLEZ ! Hélas, il ne le fit pas, trop occupé à farfouiller dans son sac. J'attendis alors, prête à trouver un moment opportun pour taper. Pendant ce temps, le gamin chargeait les bijoux au nom du balafré. Apparemment ce dernier ne pouvait rien faire de plus pour nous.

- Et le coup de bâton alors ?! Grognais-je à voix basse, mais les menaces n'étaient plus à l'ordre du jour. J'étais extrêmement frustrée. Je marmonnais dans mes rides. Oui c'était sûr, j'irai lui rendre visite cette nuit..

Emy semblait aussi fâchée envers le Galvin. Elle lui arracha les cartouches et vint les donner à Faolán et moi même. Elle s'excusait de nous avoir ralenti dans notre entrée.

- Maiiis naaan, lui rétorquai-je blasée. Vous étiez arrivés avant nous. Et vous m'avez laver mon arrière train en prime. Y a pas d'quoi... On se reverra sans doute Elle repartit ensuite donner le reste des pendentifs à ses amies. Je posai alors des questions à mon jeune ami. Alooors, d'une voix impatiente. On ira où déjà, en premier ? J'étais ankylosée mais ma curiosité prenait le dessus. J'avais hâte de découvrir la ville. Au fait, tu savais c'que c'était un pet d'poule ? Ajoutai-je inquisitrice, tu pouvais pas me prévenir ? Pour moi, il en avait forcément entendu parler, j'espérais donc que s'il l'avait identifié comme tel, qu'il ne me l'avait pas caché.

Emy saisit la main de Rotabla qui souhaitait l'emmener de manière privilégiée. Et les autres dames alors ?! on ne comptait pas ?Mettant mon bijou autour du coup, je soupirai : ENFIN ce n'est pas trop tôt ! Zou ! En avant En passant j'adressai mes yeux les plus noirs à Galvin et lui tirai la langue.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Mer 13 Avr - 12:26

Le chemin des souvenirs Fao10

Pas un instant Faolán n'avait songé au fait qu'Adsila serait ignorante des traditions qui couraient en Zanérim. Depuis le berceau jusqu'à cette nuit où il fut arraché aux siens, le jeune homme vivait des mêmes pratiques qui se faisaient au coeur de la cité des sables. Ses parents nourrirent longtemps l'ambition de lui offrir le plus prestigieux des titres une fois qu'il aura intégré toutes les ficelles du métier. Faolán ne savait rien de cela, et à dire vrai, la seule chose qui le préoccupait en ce moment, se résumait en un mot : Adsila. Confus, voir même chagriné par sa bêtise, celui-ci se rua sur la grand-mère à l'instant où elle s'apprêtait à suspendre le cartouche à son cou. De ses mains souillées, il lui arracha le pendentif que venait de lui donner Emy. En dépit de l'incompréhension qui pouvait en résulter, son geste était parfaitement justifié. Non pas qu'il doutait de son ainée, mais après avoir parcouru la lande en sa compagnie, et ce, par tous les temps, Faolán remarqua combien le souci de ses biens ne l'affectait guère. Adsila avait passé l'âge de se préoccuper des choses insignifiantes de la vie, comme porter des vêtements, l'hygiène, les relations sociales, les babioles ou encore, son cartouche... Elle-même revendiquait ce péché mignon, mais nul ne lui prêta oreille. Un rôle qui incombait justement à son jeune compagnon. Ce fut donc sans mot dire qu'il aborda Galvin. Il finit par porter à son attention deux cartouches, celui d'Adsila et le sien. A partir de là, ses lèvres gercées par la déshydratation se fendirent, puis formulèrent sa demande.

- Pardonnez mon approche. D'abord sympathique, Faolán se ravisa au souvenir du Paipul tantôt mentionné, aussi laissa t-il le caractère vengeur de la grand-mère prendre le pas sur son incurable bonté. Hobereau de pacotille ! fusionne moi ça, et que ça saute ! Voyant qu'il tardait de trop, tout en remarquant du coin de l'oeil l'éloignement du premier groupe, et donc, le retard qu'ils engrangeaient sur eux, il tonna de plus belle. Mais c'est que tu y tiens à ton toucher rectale ! Agitant sa main encore emmitouflée de son dernier voyage, il pressa la besogne du gamin qui s'exécuta de crainte, non pas d'une quelconque atteinte sur sa personne de la part de l'oisillon, mais que Rotabla ne revienne sur ses pas...

De là, une partie de son avant-bras disparut dans sa besace, il farfouilla un instant, puis finit par en sortir un Golag, le cartouche que l'on destinait aux groupes. Marqué de cent quatre-vingt jours, celui-ci fut remis à Faolán qui l'accrocha aussitôt à son cou. Sensiblement plus épais, et donc plus lourd que ses cousins, le Golag, bien qu'à la charge du jeune homme, permettait à Adsila d'investir la cité de Zanérim. En revanche, elle ne pourra le distancer de plus de cinquante mètres sous peine d'être gelée dans le temps, puis conditionnée dans l'Habitus. Une sorte de prison pour les gens en stase, en quelque sorte. Certains ironisaient d'ailleurs la chose en renommant l'Habitus : Cryo-cube. Ainsi parait, le duo fit son entrée, abandonnant dans son sillage l'Hobereau, sa ribambelle de gardes, la Fée et Bob. Encore ronchon de cette entrevue des plus fâcheuses, Adsila bougonna sur une bonne trentaine de pas avant que Faolán ne s'ose à l'interrompre. Maintenant qu'ils s'étaient suffisamment éloignés de Galvin, le jeune homme livra à son ainée les informations qu'elle voulait entendre.

- Le Paipul de son vrai nom, bien que Pet d'poule soit plus conforme à sa véritable valeur, n'est rien d'autre qu'une laisse pour empêcher les gens d'être ce qu'ils sont... Profondément désolé de ne pas l'avoir remarqué avant Sir Rotabla, Faolán se confondit en excuses. Je suis vraiment indigne de vous, Adsila. Grogna t-il en regardant ses pieds. Si cela peut néanmoins vous aider à me pardonner, je vous offre tous mes prochains repas, de jour comme de nuit ! La détermination avait remplacé son air timide sur la fin de sa phrase.

Pendant ce temps, à cinq-cents mètres de là...

Le chemin des souvenirs Marcha10

Ouvrant la marche, Sir Rotabla remontait la Grande allée en compagnie de ses sauveuses, dont Emy à qui il tenait toujours la main. Bien qu'il ne connaissait pas intimement Elizia, l'homme avait eu vent de quelques rumeurs à son sujet. Notamment l'une d'elles qui expliquerait en partie l'indifférence qui campait sur son visage d'enfant. Durant plusieurs minutes, il chercha ses mots. Un silence qui permit à Myla d'admirer toute la complexité de son cartouche. Voir qu'il lui restait quatre-vingt-neuf jours, vingt-trois heures, cinquante-six minutes et vingt-deux secondes, vingt et une maintenant, l'obsédait. Allait-elle également mourir si les chiffres tombaient à zéro ? En plus, de ce qu'elle avait cru comprendre, tout se monnayait avec le temps ici. Il était donc possible de solder plus d'un an de vie en une seule journée ? Il était difficile de faire plus angoissant !

- Si je peux me permettre au sujet d'Elizia. Reprit le marchand. Une catastrophe dont elle serait à l'origine aurait eu lieu dans la cité. Je ne saurais vous dire où précisément, mais il semblerait que ses émotions en furent la cause. Peut-être fut-elle "apaisée" en guise de pénitence, ou pour une raison plus obscure. Lâchant finalement sa main, Sir Rotabla fixa Emy dans les yeux en vue de sa prochaine recommandation. Je regrette d'avoir à vous dire ça, demoiselle, moi qui suis un étranger, mais il serait préférable que vous ne vous aventuriez point sur ce terrain. A moins bien sûr que vous n'ayez fait le voyage pour elle, vous n'aurez pas les moyens de vous y investir. Se doutant que l'Impure ignorait tout de la présence de la Fée entre ces murs, et ce, jusqu'à ce que son regard émeraude ne se pose sur elle, Sir Rotabla crut bon d'ajouter : En Zanérim, plus que partout ailleurs, on ne peut traiter qu'un problème à la fois.

Laissant entendre qu'elle ne disposerait point de suffisamment de temps pour œuvrer sur deux fronts à la fois, le marchand fit également savoir que leurs routes se séparaient ici. Les affaires reprenaient, tandis que la quête qui avait conduit ces femmes jusque dans le désert de Sulmi, débutait. Sir Rotabla accorda toutefois quelques minutes à d'éventuelles questions dont la réponse ne pouvait attendre. Dont celle de Myla qui s'inquiétait d'un trépa dans le déshonneur le plus total.

- Soyez tranquille sur ce point, vaillante guerrière. Sourit l'homme. Seuls les gens nés en Zanérim peuvent émettre cette crainte. Vous en revanche, si jamais le luxe venait à vous conduire à zéro, vous serez alors gelée dans le temps et mise aux arrêts. Une incarcération qu'il est préférable d'éviter selon moi, car pour ce genre de délit, la caution s'élève à cinquante jours.

Côté Adsila, les échanges allaient bon train, jusqu'à ce que le groupe d'Emy leur apparaisse derechef. Malgré la poussière tourbillonnante qui s'élevait du sol, Faolán reconnut les silhouettes.

- Souhaitez-vous que nous les rejoignions ? Demanda t-il sans arrière pensée.

Il n'en dirait rien, mais le jeune homme se sentait profondément gêné à déambuler ainsi dénudé dans la Grande allée. Parfois même, des fenêtres grinçaient afin de permettre à la curiosité malsaine de s'épanouir. De plus, qu'est-ce qu'il ne donnerait pas pour enfin pouvoir se laver ? S'il fallait aller jusque là, en dépit même de sa nature timide, Faolán serait prêt à danser sur la place publique !

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Mer 13 Avr - 22:12

Juste au moment où je m'apprêtais à arborer le bijou, Faolán avait décidé de me le retirer sans mot dire. Son geste vif et brusque me surprit mais je ne m'en offusquais pas. Je savais ce jeune homme rempli de bonnes volontés, je supposais donc qu'il voulait vérifier une dernière fois l'objet et que peut-être même qu'il avait découvert une autre crasse de la part de l'hobereau, vu qu'il se dirigeait vers lui. Fidèle à lui-même il se présenta à lui amicalement. Au premier abord cette attitude prouvait que le cartouche ne présentait aucune anomalie, ce qui ne me plu pas vraiment car je cru qu'il avait oublié comment il nous avait mal traité. Mais en fait non, le ton qu'il prit ensuite me satisfit. Il voulait donc finalement fusionner nos cartouches. C'était bien, avec les évènements précédents j'en avais oublié ma question muette à son égard. Galvin s'exécuta après une nouvelle menace sur son derrière et mon jeune ami accrocha le nouveau cartouche à son cou, puis enfin on traversa la porte.

Après avoir autant galéré pour passer cette foutue entrée je m'attendais à quelque chose, n'importe quoi. La Emy avait indiqué qu'on ne pouvait traverser sans le bijou, j'espérai donc ressentir une sensation du genre magique me parcourir comme pour me confirmer qu'on aller dans un endroit spécial et qu'on était protégé. En tête à tête avec mon compagnon, j'en profitais pour poser des questions.

- Que veux tu dire par une laisse qui empêche les gens d'être ce qu'ils sont ? J'étais étonnée par sa réponse et souhaitais des précisions. En quoi ma vieillesse le dérangeait ?

Il semblait vraiment désolé de ne pas avoir su détecter la nature paipulante du bijou. Tapotant son épaule je le rassurai, mi amusée mi attendrie. Ça va, ça va, mon garçon, pas besoin de sacrifier tes repas, comment voudrais tu m'aider si tu restes tout sec ?  Trouvons nous un coin sympa.

Nous nous retrouvâmes dans une allée avec des maisons en terre cuite autour. Aucune âme ne se promenait par ici. Remarquant son cartouche différent, j'en profitais pour lui poser des questions dessus, s'il était lourd, ce qu'il y avait à savoir dessus. Je lui demandais aussi quels étaient les traditions du coin, et surtout ce qu'il ne fallait surtout pas faire. Il m'en avait un peu parlé auparavant mais j'avais déjà oublié, un rafraichissement m'étais utile.

Remarquant la présence des femmes de tout à l'heure, Faolán proposa qu'on les rejoigne. J'acquiesçais, on pouvait bien faire un bout de route ensemble. On accéléra notre marche pour les rattraper, puis pour être sûr qu'on ne les rates pas, je beuglais avec ma discrétion habituelle :

- Heeeeeeeey ! On est lààààà ! Attendez nouuuus ! Les grincements des battants tout du long m'indiqua qu'on avait aussi attiré l'attention des habitants. S'ils voulaient rester invisibles c'était raté ! Arrivés au niveau du groupe je leur demandais si on pouvait les accompagner.

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MessageSujet: Re: Le chemin des souvenirs   Le chemin des souvenirs Icon_minitime1Jeu 5 Mai - 14:53

Nous étions entrés dans la cité de Zanérim ! Enfin ! J'ai bien cru que l'on y parviendrait jamais. Je marchais pour le moment peu concentrée sur mes pas car je savais que Sir Rotabla me guidait. Aussi j'en profitais par observer le pendentif qui ornait à présent mon cou. Savoir qu'une vie en était réduite à ces chiffres me faisait froid dans le dos. Pourquoi ? qui avait décidé une chose pareille ? Il fallait absolument que j'en sache davantage. Il devait se trouver en Zanérim un endroit pour ça du moins je l'espérais car je me voyais mal interpeler tous les passants pour me renseigner. Encore moins les responsables, du moins pas avant d'avoir un minimum de contenu et de compréhension. Si seulement Slive avait eu plus de temps... Son visage suppliant m'apparaissait encore régulièrement la nuit. Je ne pouvais que me contenter d'espérer qu'il ai trouvé la paix et faire mon maximum pour tenir la promesse que je lui avait fait.  

La voix de Sir Rotabla me sortit de mes songes. Je tournai la tête, attentive. Elizia responsable d'une catastrophe à cause de ses émotions ? Je hochais la tête rangeant ces précieuses informations dans un coin de mon esprit. Je ne pus néanmoins empêcher une grimace à la mention "d'apaiser" quelqu'un en guise de pénitence... Cela me semblait bien barbare comme pratique cependant je gardais pour moi mes pensées. Le regard du marchant se fixa sur le mien alors qu'il continuait. Ses paroles étaient pleine de sagesse. Evidemment mes compagnes et moi n'étions pas venues ici pour la petite fée de base et au vu de la pression littéralement pendue à nos cou, il fallait prioriser nos actions. C'était frustrant et j'étais mal à l'idée de laisser la petite fée de coté mais je savais le conseil de l'homme des plus avisé. De plus je n'avais aucun moyen de contacter Elizia si celle ci, en mode "apaisée" n'avait eu que faire de ma supplication. Et si notre quête ne me permettait pas de lui venir en aide, je reviendrai pour elle.

- Vous avez raison. J'ai tendance à me laisser aller à mes émotions assez souvent.

L'homme nous indiqua ensuite que nos chemins différaient à partir d'ici. Myla lui posa une question somme toute importante même si de mon point de vue elle était surtout effrayante. Ainsi, seuls les natifs de la cité mourraient. Si nous épuisions nos crédits nous serions gelées et soumises à une amende. Je dus bien avouer qu'une petite partie de moi fut soulagée de cette réponse. Certes ce n'était pas des plus agréable mais la pression était plus tolérable ainsi. Puisque les questions étaient encore permises, j'en avais deux dernières pour le marchand si toutefois il pouvait y répondre.

- Merci à vous Sir pour ces conseils et vos réponses. Sans vous nous serions encore coincées à l'entrée je crois... commençais je. Permettez moi de vous importuner une dernière fois en vous demandant si vous pouviez nous recommander le nom d'un endroit pour loger. Je pense parler pour nous trois en affirmant que j'ai confiance en votre jugement. ajoutais je avec un sourire. Enfin auriez vous connaissance d'un lieu regroupant le maximum d'informations sur Zanérim. Une sorte d'archive peut être ?

Qu'il réponde ou non à mes questions je lui souhaiterai une bonne continuation dans ses affaires, en espérant le recroiser un jour. L'homme, tout comme la majorité des personnes de son convoi, était une personne de confiance, respectable et honnête. Observant mes deux compagnes, je ne pouvais ignorer plus longtemps le fait que Thrilie ne s'était pas exprimée depuis un long moment et je commençais à me demander ce que la guérisseuse pouvait avoir en tête. Elle pouvait aussi simplement être très fatiguée. Après tout elle était toujours en fin de convalescence et avait usé de sa magie un peu plus tôt. Je m'en voulus de ne pas avoir réagit plus tôt, m'apprêtais à m'enquérir d'elle, ouvrant la bouche après avoir établit un contact visuel avec ma demi soeur de race.

-Est ce qu...

Une voix tonitruante s'en venant de derrière nous coupa mon élan et je fis volte face en reconnaissant le timbre d'Adsila. La vieille femme  avait apparemment décidé de faire un bout de chemin avec nous et réclamait que nous les attendions. Toujours accompagnée de Faolàn, l'aïeule donnait le sourire là où ses pas se rendaient de par son manque certain de tact, sa tendance à l'indiscrétion et sa franchise imparable. Dans un certain sens, elle me rappelait beaucoup les enfants de mon village. Au vu des réactions sur les visages de Myla et Thrilie, je compris que je pouvais acquiescer sans crainte à la demande qu'elle fit lorsqu'ils nous eurent rejoints.

-Bien sur ! Je pense qu'il serait bon pour nous tous de trouver un endroit pour nous débarrasser de la fatigue et du sable accumulé qu'en pensez vous ?

Si Sir Rotabla m'avait recommandé un établissement j'en profitais pour le désigner ici. Toutefois je n'étais pas opposée à d'autres idées si quelqu'un préférait faire un tour de repérage ou que sais je encore. Nous pouvions aussi nous séparer en plusieurs groupes.

Je m'approchais de Thrilie et prit sa main en souriant doucement. J'espérais que si elle en ressentais le besoin elle s'autoriserait à parler. Sinon je comptais bien la harceler une fois parvenue dans un coin reposant. Certes la guérisseuse était d'une nature réservée et discrète mais j'étais inquiète. Pour quelle raison, je ne saurai l'exprimer. Je pense que la situation dans son ensemble était responsable de cette angoisse qui enserrait mon coeur comme mon esprit. Il fallait que je me change les idées.

Observer autour de nous semblait parfait alors que le groupe conversait. Zanérim semblait bien singulière, tant par son architecture que la disposition des rues, bâtiments et j'en passe. Ce micro-monde était il ouvert à l'extérieur ou bien renfermé sur lui même ?  Les habitants de Zanérim nous observaient, parfois à la dérobée. Il fallait dire que notre groupe devait pour le moins changer leurs habitudes ! Une elfe, une petite guerrière, une aïeule hurlante et un jeune homme pour le moins... dénudé et une impure bref il y avait de quoi attirer les regards. Cela ne me dérangeait pas le moins du monde à vrai dire observer notre diversité m'amusais et je comptais bien profiter de chaque petit instant de ce genre car les prochains jours s'annonçaient bien plus ardus et sérieux.

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